Tes yeux


Tes yeux

Doux comme le soleil qui se lève sur le monde, 
tes yeux ressemblent aux nuages qui laissent passer la lumière ; 
Ils sont étincelants de la vie qui t’anime.

Bleus comme l’eau salée des grands océans, 
tes yeux ressemblent aux vagues sur la grève ; 
Ils apaisent et réconfortent les flots troubles de mon existence.

Passionnés comme le vent qui caresse le sable des déserts, 
tes yeux ressemblent à une sonate de Mozart ; 
Ils emportent mon cœur au-delà de la frénésie des sons et des notes.

Vastes comme une immense cathédrale, 
tes yeux ressemblent à un vase d’argile façonné des mains des dieux ; 
Ils sont un tabernacle ou réside l’amour.

Fragiles comme la belle au bois dormant,
tes yeux ressemblent à ceux des princesses de mon enfance ; 
Ils sont une aurore lumineuse après des saisons d’obscurité.

Orbite, paupières, cils, sourcils, taroupe : 
Ils sont la perfection même ! Quel délice ! 
Tes yeux m’ont charmé, troublé, apprivoisé, ensorcelé…
Si pétillants… Si brillants… Si vifs…

Tu m’as tapé dans l’œil ; 
Je t’ai fait les yeux doux ; 
Nous avons joué de la prunelle.

J’ai détourné les yeux et en un clin d’œil, tu m’as séduit.
Tu m’as fait porter un autre regard sur le monde.
Je tiens à toi comme à la prunelle de mes yeux.

Benoit Voyer 

Les Saisons littéraires 15 – Revue de création littéraire, semestre automne hiver 1998-1999, Guérin littérature, pp.223-224