ARTICLE DU JOUR: Des miracles durant la neuvaine Notre-Dame du Cap de 1974


Des miracles durant la neuvaine Notre-Dame du Cap de 1974

Par Benoit Voyer

13 août 2025

Au Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap, 
à Cap-de-la-Madeleine, devenu un arrondissement de la ville de Trois-Rivières depuis 2002, la neuvaine de l’Assomption qui a lieu du 7 au 15 août 1974 a pour thème « Apprends-nous à prier ». Durant cette montée spirituelle, les invités, dont plusieurs évêques, parlent de : « La prière au Père », « La prière par le Fils », « La prière dans l'Esprit », « La prière individuelle et communautaire », « La prière de louange », « La prière de demande », « La prière des psaumes » et « La prière avec Marie »[1] .En parallèle « un local spécial pour la "Prière avec et sur les malades"[2]. » est aménagé.

Durant l’événement, le père Jean-Paul Regimbal anime une « Grande veillée de prière charismatique » et, le jour de la fête de l’Assomption, le 15 août 1974, une « Célébration des malades »[3].

Quelques semaines après l’événement, dans un article qu’il écrit pour la sérieuse revue « Liturgie et vie chrétienne » [4], Jean-Paul raconte : « [Le 15 août 1974] exerçant depuis cinq ans le ministère de guérison, j’ai pu constater l’efficacité remarquable de la foi personnelle et communautaire implorant la guérison des malades même atteints de maladies incurables. Lorsque, par surcroit, les circonstances me permettaient d’offrir le sacrement des malades, j’ai pu constater l’efficacité propre de ce sacrement particulier. Il me souvient notamment d’avoir exercé ce ministère en public a la basilique de Notre-Dame-du-Cap lors de la neuvaine en l’honneur de l’Assomption de Marie. Quantité de malades furent guéris spontanément soit au moment de l’onction elle-même, soit encore durant la bénédiction du Saint-Sacrement qui suivit immédiatement. Cas de cécité, un de surdité, deux de sclérose en plaques, etc. Il y eut en tout un peu plus de trente guérisons. »

Parmi les personnes qui se rendent à la neuvaine de cette année-là, on retrouve Hélène-Marie Cadrin [5], une sœur du Bon-Pasteur, et plusieurs de ses compagnes. Elles seront présentes les 14 et 15 août.

La religieuse témoigne : « Deux de mes compagnes, sans s'être concertées, me préviennent à tour de rôle qu'elles solliciteraient pour moi la guérison de ma surdité et qu'il faudrait accepter de faire prier sur moi au local des malades. Je dois avouer mon peu d'enthousiasme, non par manque de confiance et de foi, mais plutôt par respect humain, par crainte du spectaculaire, par peur de devoir rendre publique ma guérison. »

Devant l'insistance de ses compagnes, en arrivant sur le terrain de ce lieu qui doit son premier rayonnement grâce au bienheureux franciscain Frédéric Janssoone, elle se rend « faire prier sur elle » au bureau aménagé pour l’occasion. Le père Valérien Gaudet, un Oblat de Marie Immaculée, la reçoit.

La religieuse poursuit : « Au cours de l'imposition des mains sur mon oreille droite, qui ne percevait aucun son depuis plus de vingt ans, le nerf auditif étant mort, j'éprouvai une grande certitude que je serais guérie grâce à la prière confiante de mes sœurs, et ce, pour la joie et le bien de la communauté. Je pressentais que cette grâce s'accompagnerait de faveurs spirituelles, en particulier celle d'une meilleure compréhension de la parole de Dieu. Toutefois, je n'éprouvai aucun symptôme de guérison, si bien que le lendemain, quand je rencontrai le Père Gaudet, je lui dis : "Père, rien n'est arrivé encore, je suis dans l'attente... Et lui de me dire en riant : "Mais vous êtes guérie!" » […] « Le soir, la nuit, le matin du 15, je testais mon oreille, je n'entendais rien ... »

Le 15 août, en après-midi, après la marche mariale, elle réussit à se trouver une place dans la basilique qui est pleine à craquer. Elle se retrouve dans une allée latérale. La célébration des malades connaît un grand succès cette année. La réputation du Trinitaire y est pour quelque chose.

Hélène-Marie Cadrin raconte : « C'est alors qu'après la bénédiction du Saint Sacrement aux malades, le père Jean-Paul Regimbal, trinitaire, fit prier la foule à partir de textes évangéliques. Il conseilla aux personnes qui avaient déjà reçu l'effusion de l'Esprit d'imposer les mains sur les malades qui leur étaient chers. Une de mes compagnes, qui avait réussi à s'approcher, posa alors spontanément sa main sur mon bras. Lui-même étendit les mains sur la foule, pria en langues et proclama des guérisons s'opérant à l'instant même: une femme atteinte de cancer, une pulmonaire, un paralysé ... Moi-même, je sentais dans la partie droite de ma tête une chaleur et une circulation nouvelle quand le Père déclara : "Une personne souffrant de surdité depuis longtemps à l'oreille droite est en voie de guérir". C'était moi! J'entendais ma voisine de droite.»

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[1] Gabriel Destrempe. Du 7 au 15 aout - En fête avec Marie, Revue Notre-Dame du Cap, numéro du calendrier 1975, pp. 2, 6 et 30.
[2] Gabriel Destrempe. Du 7 au 15 aout - En fête avec Marie, Revue Notre-Dame du Cap, numéro du calendrier 1975, pp. 2, 6 et 30.
[3] Gabriel Destrempe. Du 7 au 15 aout - En fête avec Marie, Revue Notre-Dame du Cap, numéro du calendrier 1975, pp. 2, 6 et 30.
[4] Jean-Paul Regimbal. ”La liturgie dans le renouveau charismatique”, Liturgie et vie chrétienne, no, 90 octobre-décembre 1975, pp. 294 à 320.
[5] Marie-Hélène Cadrin. Témoignage - Bonté de la Vierge du Cap, Revue Notre-Dame du Cap, numéro du calendrier 1975, pp. 28 et 29.