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LIVRE: Trop gentil pour être heureux
Livre
Trop gentil pour être heureux
Par Benoit Voyer
31 octobre 2025
31 octobre 2025
Mesdames, je vous interdis de lire ce livre. Il s’adresse aux hommes, particulièrement aux « bons gars ». Dans « Trop gentil pour être heureux » (Éditions Payot & Rivages, Paris, 2004), Robert A. Grover traite du syndrome du chic type. Vous le connaissez : C'est l’homme gentil qui vous comprend, qui vous écoute et qui cherche à vous plaire. C’est un « lover » attentif à vos besoins qui ne vous demande presque jamais rien en retour. Il est tellement fin.
Sexuellement, il vous attend, vous fait plaisir et donne l’impression que son plaisir sexuel n’est pas important.
Il ne ressemble aux autres hommes. Son « 45 % féminin » est très fort. En réalité, à force de vouloir tellement vous plaire, il en est venu à perdre son énergie vitale masculine. Vous le voulez dans votre vie, mais vous ne fantasmez pas sur lui. L’homme de Cro-Magnon aux traits plus primaires vous allume davantage.
Vous le reconnaissez ?
Ce genre d’homme est celui que l’auteur de ce bouquin appelle « un chic type ».
Saviez-vous que la majorité d’entre eux sont malheureux et frustrés ? Saviez-vous qu’ils vous cachent bien des choses ? « Le chic type » a bien des secrets et des attentes envers vous, mais ne les dira jamais directement. Il ne veut pas perdre votre estime. Le « chic type » est un peureux. Il craint de perdre et de contrarier.
Comme l’écrit Groove : « Ils sont persuadés qu’en étant gentils et en faisant les choses comme il faut, ils seront aimés, on satisfera leurs besoins et leur vie sera débarrassée de tout problème. Dans leurs efforts pour être gentils, ils cherchent presque à coup sûr à éliminer ou à cacher certains aspects de leur personnalité (leurs erreurs, leurs besoins, leurs émotions) pour devenir ce qu’ils pensent que les autres ont envie qu’ils soient (généreux, aidants, apaisants) ».
L’auteur va au fond des choses : « Les difficultés rencontrées par les chics types dans leur vie sexuelle sont à mettre en relation directe avec deux sentiments : la honte et la peur qu’ils éprouvent à l’idée de leur sexualité et de leur état d’êtres sexuels. (…) Cela peut paraitre étrange, mais les chics types font preuve d’une imagination débridée quand il s’agit pour eux d’éviter une relation sexuelle. »
C’est un livre qu’un très grand nombre d’hommes devraient lire afin de retrouver leur masculinité perdue et que toutes les femmes ne devraient pas lire.
MUSIQUE: Bobby, le roi du country, n'est plus
Bobby Haché est décédé d'un cancer du poumon, à l'âge de 74 ans, à l'Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe. Quelle triste nouvelle!
Notre dernière rencontre a eu lieu en 2002. À l'époque, j'étais pigiste pour le magazine Le Lundi.
A 71 ans, il donnait encore un à deux spectacles par semaine pour le seul plaisir de retrouver son public qu'il affectionnait
Il me confiait ne plus être trop intéressé à produire de nouveaux albums à cause du piratage. Le phénomène avait diminué, mais avec l'arrivée des graveurs et d'Internet, le problème est revenu : « C’est un grave problème éthique! Et puis, il y a peu de temps, j'ai trouvé un CD dans un supermarché IGA. Il portait le titre 22 succès de Bobby Haché. Je n'ai jamais accordé d'autorisation pour la vente de ce disque et je n'en reçois aucune redevance. C'est criminel, ça ! »
Il m'expliquait aussi qu'il ne voulait plus associer la musique country aux animaux et que le style de musique auquel il était associé a beaucoup changé depuis son enfance Les arrangements musicaux de Gildor Roy et de Shania Twain sont très différents de ceux de Willie!
Ce qui m'a le plus touché chez lui, n'a pas été écrit dans l'article publié dans l'édition du 23 novembre de cette année-là. Assis sur le perron de sa maison, qui n'avait rien d'un château, nous avons longuement parlé de sa défunte femme et de sa famille qu'il affectionnait. Il y allait d'une confidence à l'autre. J'étais comme son curé en visite de paroisse. Il pouvait se laisser aller, mon magnétophone était rangé. Il m'a longuement parle de sa nouvelle manière de vivre depuis le départ de sa bien-aimée. Et en me faisant un portrait de son existence, il m'a dit avoir été heureux de celle-ci.
Maintenant, Bobby, le roi du country, vit au séjour des bienheureux.
Benoit Voyer, Montréal
(Le Courrier de Saint-Hyacinthe, 25 octobre 2006)
CULTURE MUSIQUE: Guy Boucher cherche encore sa jolie Rose
Par Benoit Voyer
30 octobre 2025
Guy Boucher a longtemps cherché sa jolie Rose.
Né en 1943, à Saint-Hyacinthe, en Montérégie, la coqueluche du petit écran a étudié à l’École nationale de théâtre puis il a obtenu quelques rôles à la radio et à la télévision de Radio-Canada.
En 1963, il devient animateur de l’émission Jeunesse oblige et en 1965, il connait un grand succès sur disque avec la chanson Devant le Juke Box, chantée en duo avec Ginette Sage.
Guy Boucher est décédé le 18 mars 2012. Il est inhumé dans le cimetière Notre-Dame du Rosaire, à Saint-Hyacinthe. Dans l’autre monde, il cherche encore sa Jolie Rose…
Sur Music Youtube:
https://music.youtube.com/watch?v=Q7kO0y0iNeY
POLITIQUE: Il est encore vivant
Claude Ryan nous a quittés. Son ange est venu le chercher pour le conduire au royaume des bienheureux, ce grand univers de bonheur éternel auquel il croyait de toute son âme. Il n'est plus là, mais il est encore vivant. C'est bien le mot: vivant! Son œuvre et sa pensée passeront, mais sa contribution à l'avancement de notre société, le petit pas de plus qu'il lui a fait réaliser, le gardera toujours uni à notre présent collectif.
Dans une interview journalistique qu'il m'accordait en 1999, pour la Revue Sainte Anne (diffusée dans l'édition de janvier), il me confiait : « La mort... j'y pense presque à tous les jours. Vous savez à mon âge, on sait que ça viendra. J'aimerais avoir la grâce de mourir comme j'ai vécu, sans tricherie. » Et ce qu'il a souhaité est arrivé. Son départ est une lourde perte pour le Canada et le Québec. Il l'est aussi pour moi. Parmi tous ces personnages qui ont marqué notre époque, il était celui qui m'inspirait le plus. Bien que je n’étais pas toujours en accord avec lui, sa capacité de se donner au service des autres et de ne pas se laisser envahir par la médiocrité m'a toujours impressionné. De plus, son élan culturel et cultuel est une grande source d'inspiration pour ma vie.
Je retiendrai toujours ce qu'il me disait de lui: « Je ne suis pas l'homme pour engager une révolution qui va casser les choses, qui va renverser les murailles. Je crois plutôt à la puissance du ruisseau qui, chaque jour, perce le rocher petit à petit. C'est long, je sais. Cela permet de travailler longtemps sans s'impatienter, sans devenir amer, sans condamner qui que ce soit. De plus, toute ma vie j'ai accompli mes devoirs sans effort. Je n'étais pas obligé de me « crinquer » le matin en me disant: aujourd'hui, il faut que tu fasses ton devoir. J'ai été heureux comme ça. Enfin, j'ai toujours aimé les valeurs qu'incarne à mes yeux le christianisme. J'ai essayé d'y demeurer fidèle à travers les engagements que j'ai connus. Je n'ai pas de mérite à avoir agi de la sort ».
Là où son ange est allé le conduire, il voit maintenant tout le bon grain qu'il a semé. En revoyant sa vie il doit assurément dire: « C'est le doigt de Dieu ! » (Ex 8,15).
Benoît Voyer
(La Presse, 13 février 2004)
Dans une interview journalistique qu'il m'accordait en 1999, pour la Revue Sainte Anne (diffusée dans l'édition de janvier), il me confiait : « La mort... j'y pense presque à tous les jours. Vous savez à mon âge, on sait que ça viendra. J'aimerais avoir la grâce de mourir comme j'ai vécu, sans tricherie. » Et ce qu'il a souhaité est arrivé. Son départ est une lourde perte pour le Canada et le Québec. Il l'est aussi pour moi. Parmi tous ces personnages qui ont marqué notre époque, il était celui qui m'inspirait le plus. Bien que je n’étais pas toujours en accord avec lui, sa capacité de se donner au service des autres et de ne pas se laisser envahir par la médiocrité m'a toujours impressionné. De plus, son élan culturel et cultuel est une grande source d'inspiration pour ma vie.
Je retiendrai toujours ce qu'il me disait de lui: « Je ne suis pas l'homme pour engager une révolution qui va casser les choses, qui va renverser les murailles. Je crois plutôt à la puissance du ruisseau qui, chaque jour, perce le rocher petit à petit. C'est long, je sais. Cela permet de travailler longtemps sans s'impatienter, sans devenir amer, sans condamner qui que ce soit. De plus, toute ma vie j'ai accompli mes devoirs sans effort. Je n'étais pas obligé de me « crinquer » le matin en me disant: aujourd'hui, il faut que tu fasses ton devoir. J'ai été heureux comme ça. Enfin, j'ai toujours aimé les valeurs qu'incarne à mes yeux le christianisme. J'ai essayé d'y demeurer fidèle à travers les engagements que j'ai connus. Je n'ai pas de mérite à avoir agi de la sort ».
Là où son ange est allé le conduire, il voit maintenant tout le bon grain qu'il a semé. En revoyant sa vie il doit assurément dire: « C'est le doigt de Dieu ! » (Ex 8,15).
Benoît Voyer
(La Presse, 13 février 2004)
FRANCO MUSIQUE: Cœur de pirate en tournée
Par Benoit Voyer
29 octobre 2025
À partir du 6 novembre 2025, Cœur de Pirate part pour une nouvelle tournée. Elle termine son année 2025 à Montréal, Québec, Toronto, Sherbrooke et Moncton. En février et mars 2026, elle est en Europe où elle s’arrête, notamment, à Strasbourg, le 26 février, et à Paris, le 12 mars. Enfin, en avril et mai, elle se produit en Montérégie, dans les Laurentides, à Laval, en Outaouais et dans la belle région de Lanaudière.
Le vrai nom de Cœur de Pirate est Béatrice Martin. Elle est née le 22 septembre 1989, à Outremont, devenu un arrondissement de Montréal. Elle est la fille aînée de Nicolas Martin, un ingénieur en informatique, et d’Élise Desjardins. Sa mère est pianiste classique, chambriste et accompagnatrice. En 2008 paraissait son premier album.
En septembre 2025, Béatrice nous offre l’opus Cavale, pièce thème de son nouvel album.
MUSIQUE: Premier festival de musique religieuse au Québec cet été
Presse Canadienne
GRANBY
Granby sera l'hôte, l'été prochain, du premier festival de musique religieuse actuelle à se dérouler au Québec.
Les organisateurs attendent au moins 200 participants de partout à travers la province. Le Festival en plein soleil se tiendra au Mont Sacré-Cœur les 29, 30 et 31 juillet.
C'est un festival nouveau genre qui vise à promouvoir les ta lents religieux au Québec, surtout chez les jeunes », explique Benoit Voyer, porte-parole du festival.
Toutes les formes d'expression musicale seront privilégiées. On attend donc chansonniers, auteurs compositeurs et ensembles musicaux lors de ces trois journées. Le théâtre aura également sa place: des troupes religieuses ont été invitées.
Un comité d'organisation a déjà tenu une réunion pour commencer les préparatifs. C'est le père Yvon Samson, de la communauté des Trinitaires, qui a eu l'idée d'organiser l'événement. Le religieux participera d'ailleurs au festival, puisqu'il est chansonnier.
Selon Benoit Voyer, la musique populaire religieuse traverse actuellement une crise au Québec.
Ce n'est pas tellement parce que nous manquons de jeunes musiciens, mais c'est plutôt parce qu'on ne dispose pas de moyens techniques pour produire des cassettes ou des microsillons adéquats. Nous sommes en retard de 10 ans par rapport aux États-Unis, dit-il.
Le festival donnera ainsi l'occasion au grand public d'apprendre à apprécier la musique religieuse qui est peu ou mal diffusée. Il permettra en outre aux artistes de se rencontrer et de fraterniser.
En plus de nombreuses cérémonies religieuses, on a également prévu au programme d'ateliers portant notamment sur la technique musicale.
Bien qu'on n'ait pas encore trouvé des sources de financement, comme des commanditaires, Benoit Voyer se dit assuré que l'activité aura bien lieu.
M. Voyer tient cependant à apporter une précision sur la nature de cette manifestation : « Même s'il y aura place pour l'œcuménisme, le festival demeure un évènement catholique.
(La Presse, 24 avril 1988, p. E5)
Un comité d'organisation a déjà tenu une réunion pour commencer les préparatifs. C'est le père Yvon Samson, de la communauté des Trinitaires, qui a eu l'idée d'organiser l'événement. Le religieux participera d'ailleurs au festival, puisqu'il est chansonnier.
Selon Benoit Voyer, la musique populaire religieuse traverse actuellement une crise au Québec.
Ce n'est pas tellement parce que nous manquons de jeunes musiciens, mais c'est plutôt parce qu'on ne dispose pas de moyens techniques pour produire des cassettes ou des microsillons adéquats. Nous sommes en retard de 10 ans par rapport aux États-Unis, dit-il.
Le festival donnera ainsi l'occasion au grand public d'apprendre à apprécier la musique religieuse qui est peu ou mal diffusée. Il permettra en outre aux artistes de se rencontrer et de fraterniser.
En plus de nombreuses cérémonies religieuses, on a également prévu au programme d'ateliers portant notamment sur la technique musicale.
Bien qu'on n'ait pas encore trouvé des sources de financement, comme des commanditaires, Benoit Voyer se dit assuré que l'activité aura bien lieu.
M. Voyer tient cependant à apporter une précision sur la nature de cette manifestation : « Même s'il y aura place pour l'œcuménisme, le festival demeure un évènement catholique.
(La Presse, 24 avril 1988, p. E5)
CULTURE MUSIQUE: La messe rythmée
Par Benoit Voyer
28 octobre 2025
De 1970 à 1974, chaque dimanche, en famille, nous allons à la messe de 11 h à l’église catholique Saint-Eugène, sur la rue Laval, à Granby. La célébration eucharistique est celle des adolescents et des jeunes adultes de la paroisse.
En plein renouveau liturgique à la suite du récent concile œcuménique Vatican II, on y expérimente une nouvelle manière de célébrer l’eucharistie. C’est un peu la révolution !
Ce que nous vivons en liturgie à Saint-Eugène s’inspire d’une expérience pastorale réalisée depuis 1968 au sanctuaire Notre-Dame-du-Cap, a Cap-de-la-Madeleine. Durant les années 1960 et 1970, le sanctuaire marial de la Mauricie a été le centre de production de la « pop religieuse québécoise ». Les Oblats de Marie Immaculée inauguraient en 1947 la station et le studio Radio Marie, qui seront en opération jusqu’en 1979.[1]
Loin de la traditionnelle messe avec le grand orgue, les jeunes jouent sur un orgue moderne de type Hammond, font résonner la batterie et grincer les guitares électriques… On se croirait par moment dans un club. Ce n’est pas pour rien qu’on la surnomme la “messe à gogo” ou la “messe yé yé”.
Le groupe musical est dirigé par l’organiste Jean-Guy Leroux. En plus de la musique, les jeunes sont partout : lectures, service à l’autel, offrandes… Mon frère Yvon joue de la guitare. Carolle Bernier, ma future belle-sœur, et ma sœur Pauline sont au nombre de ceux qui s’impliquent. L'église est pleine à craquer. Je suis encore un enfant, mais je m’imagine un jour être celui qui anime les chants.
Je me souviens encore du répertoire musical. Celui-ci se compose des nouveaux chants du Studio RM, de la série Amen de John Littleton et de quelques chansons populaires de l’heure.
Le chant d’entrée : La Terre promise de Richard Anthony, la version française d’une chanson des Beach Boys. À l’offertoire revient souvent « Je crois », popularisée au Québec par Chantal Pary, version franco de « I Believe » de Frankie Laine dont de nombreux artistes, dont Elvis Presley, Perry Como et Mahalia Jackson, ont repris sur disque et « Tous les garçons et les filles », tube de l’heure de la Française Françoise Hardy.
Parmi les chansons de John Littleton qu’on y chante, on retrouve : Gethsémani, Je cherche, Je m’en vais, Allez-vous en sur les places…
Enfin, le répertoire d’André Dumont est très prisé : Nous irons dans la joie (chanson thème du pavillon chrétien de l’Expo 67), Verrons-nous ton règne, le célèbre Gloire à Dieu…
À partir de 1967, André Dumont, un auteur-compositeur, est le directeur artistique de la maison de disques de Radio Marie. Il développe les collections musicales « Jérusalem »[2], « Pour ce monde » et « Nouvelle Pentecôte » créées pour profiter de l’engouement des messes rythmées.
Le père André Dumont est reconnu comme étant à la base des « messes rythmées ». Le père Paul Arsenault s’en souvient : « Juin 1968. On était allés le chercher dans le confessionnal où il donnait le pardon aux pèlerins rassemblés pour l’eucharistie. On demandait à André Dumont de diriger à l’improviste l’orchestre Claude Robert… Les messes rythmées venaient ainsi de naitre. Un fruit du concile Vatican II. »[3]
L’engouement est au rendez-vous, le dimanche matin, où se tiennent trois « messes rythmées » au sous-sol de la basilique Notre-Dame du Cap, donc trois orchestres y évoluaient.[4]
____________________
[1] Sébastien Desrosiers. « Les messes à gogo des années 1960 et 1970, ces célébrations religieuses, musicales et festives », Ici Radio-Canada, 18 avril 2019. https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/aujourd-hui-l-histoire/segments/entrevue/114660/messes-gogo-rythmees-eglise-concile-vatican
[2] Sébastien Desrosiers. « Les messes à gogo des années 1960 et 1970, ces célébrations religieuses, musicales et festives », Ici Radio-Canada, 18 avril 2019. https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/aujourd-hui-l-histoire/segments/entrevue/114660/messes-gogo-rythmees-eglise-concile-vatican
[3] Paul Arsenault, « À bâtons rompus », Revue Notre-Dame du Cap, avril 2023. https://www.sanctuaire-ndc.ca/blogue/messes-rythmees/
[4] Paul Arsenault, « À bâtons rompus », Revue Notre-Dame du Cap, avril 2023. https://www.sanctuaire-ndc.ca/blogue/messes-rythmees/
POLITIQUE: Un effort essentiel
Madame Line Beauchamp,
ministre de la Culture et des Communications,
Il est vrai que ce n'est pas au gouvernement de tout payer pour la restauration du patrimoine religieux, mais son effort est essentiel. Malgré tout, je me questionne. Est-ce que votre cabinet ministériel pourrait inciter le gouvernement du Canada à s'impliquer dans ce dossier en octroyant, lui aussi, du financement pour la restauration des églises, temples et édifices du patrimoine ? Est-ce qu'il pourrait aussi convaincre le ministre des Finances du Québec à encourager le public à donner davantage pour cette cause en accordant des déductions d'impôts pouvant atteindre jusqu'à 40% du montant donné ? Il serait intéressant que l'État québécois soit un leader en matière de protection du patrimoine car, comme vous l'avez écrit dans une lettre publiée dans plusieurs médias, « le patrimoine (...) contribue de manière tangible à affirmer notre identité ».
Benoît Voyer
(La Presse, 7 juillet 2004, p. A14)
ÉTAT LAIC: La sécularisation de la société québécoise
Par Benoit Voyer
27 octobre 2025
Il y a quelques années, au Québec, les valeurs religieuses ont été reléguées à la vie privée. Notre société s’est sécularisée. Cette dernière a ses bons côtés, mais la sécularisation a ses limites. Pourquoi ? Parce qu’au bout de la laïcisation, il n’y a rien qu’une impasse.
Dans les sociétés sécularisées, les chercheurs de sens tentent de trouver une instance capable de rappeler leurs devoirs et de porter un discernement éthique fondé sur la transcendance. Cette mission est celle des institutions religieuses.
Si le Québec n’est plus depuis longtemps la locomotive de la foi chrétienne, ses braises continuent de rougeoyer.
C’est pour cette raison que le regretté pape Benoît XVI, en 2009, lors d’une rencontre pour les jeunes, en Grèce, a invité les chrétiens à redoubler d’efforts pour tenter de retrouver des raisons de croire et d’espérer, pour sortir de la torpeur spirituelle, pour retrouver la mémoire chrétienne.[1] Plus que jamais, on a besoin de retrouver nos racines chrétiennes. C’est un peu ce que je tente sporadiquement de faire à travers ce que j’écris sur mon blogue.
Se rappeler nos racines, c'est se souvenir que « l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut. L’Esprit lui-même intercède pour nous par des gémissements inexprimables. Et Dieu, qui scrute les cœurs, connaît les intentions de l’Esprit puisque c’est selon Dieu que l’Esprit intercède pour les fidèles. Nous le savons, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu'ils sont appelés selon le dessein de son amour »[2], « non pas parce qu’ils sont exemptés d’épreuves, mais parce qu’ils savent qu’ils ne seront jamais seuls pour les affronter »[3]. Pour les chercheurs de sens, cette idée leur fait un grand bien.
Comme je l’ai déjà écrit, et je le répète, « il doit effectivement y avoir une séparation entre l'État et la religion, mais la sécularisation ne doit en aucun cas empêcher la religion de jouer un rôle dans l'organisation de la société civile. Empêcher le religieux de prendre part à la vie de la société civile serait de faire de la laïcité un nouveau fondamentalisme encore plus contraignant que le fondamentalisme religieux. »[4]
____________________
[1] Cf. Henri Tincq. « L’appel de Prague de Benoit XVI », Slate, 28 septembre 2009. https://www.slate.fr/story/10911/lappel-de-prague-de-benoit-xvi
[2] Rm 8, 26-30.
[3] Prions en Église, octobre 2025, p. 160.
[4] Cf. Pierre-Paul Gagné. La Presse, 7 octobre 2007, p. A15. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2206670
PERSONNES AGÉES: Malaise de chien
Des milliers de personnes âgées et de personnes malades souffrent de solitude. Parmi eux, un grand nombre a été abandonné par leurs familles ou ne reçoivent qu'une brève visite de leurs enfants chaque semaine ou chaque mois. Les vieux et les malades sont devenus les lépreux de notre époque. Pendant ce temps, plus de deux millions de pitous et de minous reçoivent des soins et une attention démesurés. Il y a de quoi rougir de honte.
Le dossier sur « Les nouveaux enfants-rois », publié dans Le Devoir des 13 et 14 juin, m'a plongé dans une grande tristesse. En lisant ces lignes, je ne cessais de repenser à Huguette, 76 ans, qui habite rue de l'Esplanade, que je rencontrais quelques heures plus tôt dans le cadre de mon travail de coordonnateur d'un important service d'accompagnement spirituel montréalais. En pleurant, la dame me confiait désirer de la visite pour bavarder, prier, jouer au Scrabble et l'aider à faire son casse-tête de 1000 morceaux.
En lisant les lignes du reportage, on voit que quelque chose ne tourne pas rond dans nos têtes de Québécois et de Québécoises. Nous semblons souffrir d'une névrose collective. Qu'est-ce que nous avons fait de nos valeurs d'amour, de tendresse et de compassion pour les personnes qui nous entourent, surtout pour nos personnes ainées? Il serait le temps de replacer l'humain en tête de nos priorités.
Benoit Voyer
Saint-Jérôme, le 15 juin 2009
(Le Devoir, 23 juin 2009, p.A8)
LIVRE: Léon XIV, l’apôtre de la paix
Livre
Léon XIV, l’apôtre de la paix
Par Benoit Voyer
26 octobre 2025
Depuis qu’il a été élu pape le 8 mai 2025, je ne m’étais pas intéressé au parcours de Léon XIV. Pour être honnête, il me laissait plutôt indifférent.
Il y a deux semaines, en parcourant les ouvrages en vente chez Renaud Bray, à Brossard, la couverture de sa biographie écrite par Samuel Pruvot, grand reporter au magazine Famille chrétienne, en collaboration avec Marc Leboucher, directeur littéraire aux Éditions Salvator, a attiré mon attention.
Ce nouveau livre de 158 pages, paru en 2025, chez Salvator, bien entendu, a été écrit en très peu de temps. Sans grands artifices, on raconte les jours qui ont précédé son élection lors du dernier conclave. Par la suite, on retrouve un portrait du cardinal Robert Francis Prevost. Enfin, on s’attarde à une série de défis qui attendent le nouveau souverain pontife né à Chicago aux États-Unis et qui a passé la majeure partie de son existence au Pérou.
Le tout est écrit comme un grand reportage, dans un langage simple et accessible. On sent que les auteurs, bien que catholiques, ont gardé leur pensée critique. La livraison est sans complaisance.
À l’image des rois mages, avec les auteurs le lecteur marche en suivant l’étoile. On découvre les raisons profondes qui ont conduit le nouveau leader du Vatican à devenir le leader mondial du christianisme.
Je dois me confesser : Suite a la lecture de ces pages, je ne peux plus demeurer indifférent à cet homme. On a ici le portrait d’un homme humble, gentil et conciliant. Durant les prochaines années, Léon XIV sera fort probablement une force tranquille, mais sans compromis. Son style risque d’en surprendre plus d’un.
POLITIQUE: Laïcité: le prix à payer
Pierre-Paul Gagné
Outre le caractère non négociable de l'égalité absolue entre les hommes et les femmes, l'actuelle polémique sur les accommodements raisonnables a mis à l'ordre du jour un autre débat sur lequel la société québécoise ne s'était jamais vraiment penchée en profondeur, celui de la laïcité de l'État.
Comme la plupart, sinon la totalité, des demandes d'accommodements jugées déraisonnables ont des fondements religieux, il fallait s'attendre à ce que le débat porte, tôt ou tard, sur le renforcement du caractère laïc de l'État.
Beaucoup de Québécois, qui ne s'étaient jamais passionnés pour cette question, ont tout à coup découvert que la laïcité pouvait devenir un rempart de premier plan pour empêcher les intégrismes religieux de toutes natures d'envahir l'espace public. D'autant plus que, depuis quelques années, il y a l'exemple français sur lequel s'appuyer.
À l'opposé, il est apparu lors de certaines audiences de la commission Bouchard-Taylor que bon nombre de catholiques pratiquants, qui craignent la disparition totale des manifestations et des signes religieux dans l'espace public, entendent se battre bec et ongles pour maintenir les acquis.
Ce débat, bien entendu, a rebondi dans les courriels de nos lecteurs. Voyons d'abord des points de vue prônant la laïcisation:
« Je suis d'avis que les Québécois craignent les accommodements raisonnables non pas parce qu'ils risquent d'entraîner des différences dans notre société, mais plutôt des dérapages religieux que l'on ne veut plus revivre. » (Jean-Guy Grenier)
« Il est plus que temps que le gouvernement fixe des balises quant à la laïcité de l'État. Nos taxes et impôts ne doivent plus servir à former des croyants quelle que soit la religion à laquelle ils appartiennent. C'est là la responsabilité des Églises. » (Solange Gagnon)
« Je suis un tenant de la laïcité au Québec. L'émancipation citoyenne face aux diktats des institutions religieuses est un signe de civilisation! » (François Leduc)
Pour les tenants de la laïcité, il est clair qu'il faudrait faire le deuil de certaines traditions.
« La laïcité est le rempart de la démocratie. Elle permet qu'en démocratie toutes les religions soient tenues à l'écart afin d'éviter qu'elle ne glisse vers la théocratie. Les accommodements religieux sont ainsi une brèche dans la démocratie. Ils la rognent, la dénaturent en tentant de la transformer en théocratie. » (Gisèle Filion)
À l'opposé, des partisans du maintien des signes religieux expliquent ainsi leur point de vue:
« Il doit effectivement y avoir une séparation entre l'État et la religion, mais la sécularisation ne doit en aucun cas empêcher la religion de jouer un rôle dans l'organisation de la société civile. Empêcher le religieux de prendre part à la vie de la société civile serait de faire de la laïcité un nouveau fondamentalisme encore plus contraignant que le fondamentalisme religieux. » (Benoit Voyer)
« La laïcité, telle une nouvelle religion, cherche à s'imposer avec un succès certain. Le péché d'aujourd'hui, c'est oser affirmer ouvertement ses croyances et afficher des signes religieux. Sont à condamner les Québécois qui osent ainsi freiner les volontés de ces extrémistes apôtres de la laïcité, eux qui possèdent à leur tour l'unique vérité. Connaîtrons-nous un jour un Québec où les croyants seront carrément persécutés? » (Benoît Descôteaux)
Les croyants sont-ils en danger de persécution au Québec? Il ne faudrait pas exagérer. Mais est-ce à dire néanmoins que, dans une perspective de bannissement total de tout signe religieux dans l'espace public, on en arriverait à faire disparaître les crucifix des établissement publics? Serait-ce la fin de la crèche de Noël devant l'Hôtel de Ville de Montréal?
Si certains farouches partisans de la laïcité totale le souhaitent, ce n'est pas l'avis de la plupart qui estiment qu'il ne faudrait pas aller jusqu'à s'attaquer aux signes religieux qui font partie de notre héritage culturel. Ainsi, s'exprime M. Sammy Dalva dans le courriel qu'il nous a fait parvenir:
« Le Québec a une tradition chrétienne et la croix, que ce soit celle de l'Assemblée nationale ou bien celle du mont Royal, fait partie de notre patrimoine culturel au même titre que le sapin et la crèche de Noël. Renier ce patrimoine pour ménager la sensibilité d'une minorité fanatisée relèverait du délire de notre rectitude politique. »
Mais pour les tenants de la laïcité, il est clair qu'il faudrait faire le deuil de certaines traditions, comme la récitation d'une prière avant les assemblées du conseil municipal, si c'est le prix à payer pour empêcher l'implantation dans l'espace public québécois de pratiques religieuses jugées inacceptables.
(La Presse, 7 octobre 2007, p. A15)
POLITIQUE: Le PCQ, le parti d’un seul homme ?
Par Benoit Voyer
25 octobre 2025
Éric Duhaime était le leader qu’il fallait pour faire monter dans les sondages le Parti conservateur du Québec (PCQ). Ce n’est pas rien. De 10 à 14 % de l’électorat québécois est derrière lui. Malgré une montée timide dans les intentions de votes, il poursuit son ascension. Ainsi donc, pour les électeurs de centre-droit du Québec, il demeure l’homme de la situation pour l’élection générale de l’automne 2026.
Cependant, soyons honnêtes, tout est fragile pour le PCQ. Éric Duhaime fait cavalier seul. Il est à la tête du parti politique d’un seul homme. Il n’est pas encore un premier ministre en devenir. Pour cela, il devra présenter au public les membres de son futur conseil des ministres. Il le fait bien timidement.
À l’intérieur de sa formation politique, bien des membres se plaignent qu’il dirige le parti avec sa garde rapprochée du bureau de direction et qu’on ne tienne pas compte de leurs opinions. On ne se sent pas écouté, vraiment pas considéré et guère appuyé. Aussi, on se plaint qu’il soit devenu inaccessible. Plusieurs membres actifs songent à quitter le navire.
Lors d’anciens congrès du PCQ, on lui a reproché de faire un « one-man-show ». Par la suite, il est apparu régulièrement en public avec de potentiels candidats, mais sa vieille habitude de travailler en vase clos semble revenue. Chassez le naturel et il finit par réapparaitre.
Personnellement, je suis préoccupé par sa relève. Qu’adviendra-t-il du PCQ si Duhaime quitte ? À ma connaissance, il n’y a pas de candidats potentiels pour lui succéder. Cela voudrait dire que sans lui, il n’y a plus de PCQ.
Il serait peut-être temps qu’Éric Duhaime parte en précampagne électorale à la rencontre de ses membres afin de les écouter et de les mobiliser. De plus, il n’est pas trop tard pour se pointer plus souvent à des rencontres de presse et en public en mettant le focas sur ceux qui font le PCQ avec lui. En exemple, depuis l’élection partielle dans Terrebonne, quand a-t-on vu Ange-Claude Bigilimana, le président intérimaire, à ses côtés ?
POLITIQUE: Un lieu patrimonial
Madame Line Beauchamp,
ministre de la Culture et des Communications,
Le cloître des Carmélites, situé au 351, rue du Carmel, à Montréal -site de notre patrimoine qu'il faut absolument préserver - est menacé de disparaître, car le Groupe Prével, un promoteur, examine la possibilité d'acheter le bâtiment pour y ériger plusieurs condos.
Pourtant, selon une liste préparée par votre ministère et la Ville de Montréal, ce site a été identifié comme étant un lieu patrimonial à préserver. Le carmel a été construit en 1895 et 1896.
Est-ce que vous prévoyez intervenir prochainement dans ce dossier afin d'empêcher la disparition d'un autre lieu de notre histoire ?
Benoît Voyer, Montréal
(La Presse. 3 septembre 2004, p. A14)
Benoît Voyer, Montréal
(La Presse. 3 septembre 2004, p. A14)
TOURISME: Le Parlement du Québec, c’est vraiment chez nous ?
Par Benoit Voyer
24 octobre 2025
Avant-hier, dans la salle du conseil législatif du Parlement québécois, la présidente de l’Assemblée nationale du Québec, Nathalie Roy, regarde dans les estrades, situées au-dessus des députés, et lance aux visiteurs : « Mesdames, messieurs, le Parlement du Québec, c'est chez vous. Bienvenue ! »
Assis dans la dernière rangée de ce qui me fait penser au jubé d’une église, je suis étonné de cet accueil courtois. D’abord, je trouve ce petit mot bien gentil, mais, dans ma tête, la phrase résonne comme un écho : « c’est chez vous… ».
« Chez nous », la porte est toujours grande ouverte et il n'y a pas de grands protocoles pour ma famille et mes amis. Est-ce qu’ici, dans ce haut lieu où siègent les dirigeants de la Nation québécoise, je suis « chez nous » ? Pas vraiment…
Pour me rendre à la période de questions, j’ai d’abord dû payer 20$ de stationnement dans les entrailles de l’édifice Marie-Guyart. Quand c’est comme « chez nous », y a toujours une place gratuite dans le stationnement.
Et puis, à l’accueil de la « maison du peuple » ou de la « maison commune » ou, encore, de la « maison de famille nationale », je dois traverser un imposant filet de sécurité où je dois m’identifier, m’enregistrer, divulguer le motif de ma présence, traverser un détecteur de métal sous le regard de plusieurs constables et, obligatoirement, déposer mon manteau et mon sac à dos au vestiaire. Je suis impressionné par le nombre de gardiens armés.
Le nouveau pavillon d’accueil de l’Assemblée nationale est beau, majestueux et magnifique, mais froid et sans âme.
Je défile dans de longs corridors et je monte à l’étage, via un ascenseur, à l’entrée des salons Bleu et Rouge. Puisqu’on rénove entièrement la traditionnelle chambre des députés, c’est dans l’ancienne chambre des sénateurs de la province que tout se passe ces années-ci.
Encore une fois, je dois franchir un imposant filet de sécurité avant d’entrer voir les élus siéger. Il faut se présenter et indiquer si on a une réservation. Chose que j’avais faite sur le site de l’Assemblée nationale quelques jours plus tôt. Au vestiaire, on doit tout laisser. On ne tolère pas les appareils photo, les téléphones intelligents et les objets métalliques. Je tente de garder mon calepin et mon stylo pour prendre quelques notes. On refuse catégoriquement. « Pour les garder, il faut une autorisation du bureau de la Tribune de la presse parce qu’il n’y a que les journalistes et les personnes autorisées qui peuvent prendre des notes », me dit le préposé à l’accueil. Heureusement, on tolère le port de la ceinture de mes pantalons que je dois enlever et remettre avant de passer dans un autre détecteur de métal. Bien oui ! Une autre fouille en règle. C’est donc bien dépouillé que j’ai fait mon entrée dans la salle des députés et que je suis allé m’asseoir à la place qui m’était assignée.
Au loin, je vois la présidente de l’Assemblée nationale et François Legault, notre Premier ministre, dont un sondage du matin indique que la population souhaite son départ, et de quelques ministres et députés. De mon siège, je vois bien peu les débats. C’est donc sur les écrans de télévision que j’ai assisté à plus de 75 % des débats de la Période de questions des députés. Je vous entends : « Tu aurais dû rester chez vous et regarder tout ça dans le confort de ton salon avec ton stylo et ton calepin de notes sur les genoux. » Je suis bien d’accord avec vous.
Mes précédentes visites à l’Assemblée nationale remontaient aux années où Jacques Parizeau était premier ministre. À l’époque, il n’y avait pas tout le protocole de sécurité que je viens de traverser. Le détecteur de métal était pas mal nouveau et l’accueil des visiteurs était beaucoup moins protocolaire.
Dans ce temps-là, mon regretté ami Roger Paré, le député péquiste de Shefford, était toujours heureux de me recevoir. J’étais comme le jeune frère qu’il attendait. Je me sentais ici comme à la maison. Il venait me chercher à la porte de l’hôtel du Parlement. Il était content de mes visites. Et on allait manger ensemble. Un jour, au restaurant La Parlementaire, il m’a présenté le ministre Claude Ryan. J’étais impressionné.
Ce 22 octobre, c’est en solitaire dans la foule que j’ai vécu ma journée dans la grande maison de famille des Québécois et des Québécoises. Après l’ennuyeuse période de questions, je suis allé manger en tête à tête avec moi-même à la cafétéria.
Dans les couloirs, j’ai croisé des journalistes bien connus à la télévision. Bien qu’ils soient sympathiques au petit écran, ici je n’ai vu que des airs de Carême.
J’ai passé une partie de mon après-midi à la bibliothèque de l’Assemblée nationale à effectuer quelques recherches et à assister à une table ronde sur les bibliothèques publiques.
Malgré le fait que j’aie plus ou moins apprécié cette visite à l’Assemblée nationale, cet endroit est un lieu fascinant où s’écrit au quotidien l’histoire du Québec et qu’il faut visiter au moins une fois dans sa vie.
Bien que l’Assemblée nationale soit « la maison du peuple », ce n’est pas vraiment comme « chez nous » et ce n’est pas comme « chez vous », comme dit Nathalie Roy. Mais « bienvenue » quand même !
En passant, mes salutations à Madame Roy. Elle est à mes yeux une des plus intelligentes et ravissantes élues que le Québec a connues.
POLITIQUE: À bien y penser
Pourquoi pas un gouvernement de coalition? Ce serait une façon de ne pas permettre à M. Harper de gouverner, et aux Canadiens de voir les qualités de gouvernance de Michael Ignatieff, tout en empêchant des élections générales cet automne.
- Benoit Voyer, Montréal
(La Presse, 5 septembre 2009, p. A37)
ÉVÉNEMENT: Table ronde sur les bibliothèques à l’ère de la désinformation
Par Benoit Voyer
23 octobre 2025
À l’occasion de la Semaine des bibliothèques publiques, la bibliothèque de l’Assemblée nationale du Québec présentait, le 22 octobre, en après-midi, une table ronde sur le « rôle des bibliothèques publiques à l’ère de la désinformation ».
Les panélistes étaient Marc Gendron, ancien journaliste au quotidien La Voix de l’Est, éditeur du Soleil et directeur principal, Auditoires et plateformes, pour Les Coops de l’information. Également présents, Vincent Larrivière, professeur à l’université de Montréal, et Laureen Mook-Colombani, directrice générale de la Grande Bibliothèque, Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ). Christine Vadnais animait la discussion. Cette dernière est autrice, animatrice et professionnelle de recherche au sein du laboratoire Ex situ de l’université Laval, consacré aux liens entre littérature et technologie.
J’étais présent lors de cette grande réflexion.
MUSIQUE: En avant la musique!
Le 50e ralliement de la Fédération des Gardes paroissiales du Canada (FGPC) aura lieu en fin de semaine a Cap-de-la-Madeleine. L'événement qui amènera quelque 25 corps de musique dans la région concentrera ses activités autour de celles de la Foire Trott-Art.
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Benoit Voyer
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Le vendredi 12 juillet, l'ouverture du rassemblement se fera à 16h30 par la montée du drapeau de la FGPC à la Promenade Ste-Madeleine (PSM).
La principale activité du samedi aura lieu à 20h sur le terrain de la PSM. Une soirée-gala permettra aux Madelinois et aux participants d'entendre et de voir les corps de musique de plusieurs Gardes paroissiales du Québec, de l'Ontario et du Nouveau-Brunswick.
Le dimanche 14 juillet, les membres se retrouveront à 9h15 pour une parade qui les conduit de la PSM jusqu'à la Basilique Notre-Dame-du-Cap où une messe spéciale sera présidée par Mgr Martin Veillette, évêque auxiliaire de Trois-Rivières.
Une autre parade regroupant les corps de musique de la FGPC et plus de 12 chars allégoriques partira, 13h, de l'aréna Jean-Guy-Talbot pour se rendre à la PSM où une cérémonie clôturera le 50e ralliement.
La première Garde paroissiale a été fondée en 1923. Celle de Cap-de-la-Madeleine a vu le jour en 1947. Actuellement, les 101 cellules de la FGPC rassemblent près de 25 000 membres.
(L’Hebdo Journal, 7 juillet 1996, p. 15)
22 octobre 2025
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Le 22 octobre est la fête de saint Jean-Paul II En septembre 1984, lors d'un pèlerinage au Québec, il a rencontré le premier ministre René Lévesque en compagnie du cardinal Louis Albert Vachon |
HISTOIRE: Le Québec en 1966
Par Benoit Voyer
22 octobre 1966
En 1966, la société canadienne poursuit sa transformation. La révolution dite tranquille bat son plein. En 1967, Ken Kelly [1] en fait ce bilan : « Le taux des naissances et de la fertilité a baissé au Canada en 1966, jusqu’à atteindre le chiffre le plus bas enregistré jusqu’ici, du moins en ce qui concerne les naissances. On est évidemment tout de suite porté à attribuer ce phénomène à la ‘‘pilule’’, ce célèbre contraceptif qui gagne de plus en plus de popularité. Les experts sont d’avis que, si la pilule a eu un rôle à jouer dans cette diminution des naissances, il ne faut pas exagérer son importance. Pour le moment, personne n'a encore entrepris l’enquête gigantesque qui démontrerait de façon rationnelle jusqu'à quel point la pilule joue un rôle primordial dans la vie du pays. »
Et il ajoute : « Le taux de naissances, sur 1 000 personnes, a été de 20 en 1966, alors qu’à la fin de la dépression, en 1937, il était de 20,1. Lorsque l’économie commença à se relever de la dépression, le taux des naissances remonta lentement, jusqu’à 24,3 à la fin de la guerre. Les mariages et les retours de guerre causèrent une recrudescence en 1947, alors que le taux des naissances s’éleva jusqu’à 28,5. Ce taux est demeuré relativement stable jusqu’en 1957, alors qu’il commença à décliner. Depuis 1960, les taux de natalité et le nombre global de naissances ont baissé de façon continuelle, chaque année au pays. »
Plus près de moi, à Granby, « les statistiques dans les neuf paroisses catholiques de langue française de Granby montrent que l’année 1966 a subi une baisse en ce qui a trait aux naissances, aux mariages et aux sépultures. En effet, les derniers 12 mois indiquent qu’il y eut 852 baptêmes, 286 mariages et 207 sépultures comparativement à 864 baptêmes, 292 mariages et 219 sépultures, en 1965. La paroisse St-Eugène, qui l’an dernier avait nettement fait sa marque dans le domaine des naissances avec 180, a quelque peu perdu du terrain en 1966 et se fait maintenant donner le pion par la paroisse St-Joseph. Cependant, avec un chiffre de 148 baptêmes, la paroisse St-Eugène se maintient au sommet des paroisses. […] Dans le domaine des mariages, la paroisse St-Eugène l’emporte haut la main avec un total de 53, soit sept de plus que sa plus proche concurrente, la paroisse St-Joseph. Cependant, le plus grand nombre de sépultures pour l’année 1966 va à la paroisse Notre-Dame, avec un total de 57 »[2].
Enfin, « compte tenu de sa population, la paroisse St-Eugène vient en tête pour ce qui est des baptêmes avec 148, soit 81 garçons et 67 filles. Mais, c’est cependant inférieur au nombre de 1965, qui avait atteint le chiffre record de 180 baptêmes. Pour ce qui est des mariages, la paroisse St-Eugène se classe aussi première avec 53 mariages, soit 20 de plus que 1965. Les sépultures sont demeurées sensiblement au même point : 32 en 1966 et 31 en 65. »[3]
Un Québec catholique
En 1966, le Québec est encore profondément catholique, mais on sent que les choses commencent à changer. Le 8 décembre 1965, l’Église catholique terminait les travaux du grand concile œcuménique Vatican II débutés le 11 octobre 1962.
Lancé par le saint pape Jean XXIII, celui-ci, sans trop le savoir encore, transformerait l’Église catholique en la tirant vers ses origines en faveur des pauvres et des exclus. Ainsi donc, l’histoire d’une Église triomphante et amie des rois, des reines et des puissants prendrait fin peu à peu. Comme Jésus le souhaitait, après des millénaires d’errance, l’Église sera maintenant au service des pauvres et avec les plus pauvres.
Un extrait de la constitution Lumen Gentium montre le côté novateur et, dans le contexte de l’époque, révolutionnaire : « Mais, comme c’est dans la pauvreté et la persécution que le Christ a opéré la rédemption, l’Église elle aussi est appelée à entrer dans cette même voie pour communiquer aux hommes les fruits du salut. Le Christ Jésus « qui était de condition divine s’anéantit lui-même, prenant condition d’esclave » (Ph 2, 6). Pour nous « il s’est fait pauvre, de riche qu’il était » (2 Co 8, 9). Ainsi l’Église, qui a cependant besoin pour remplir sa mission de ressources humaines, n’est pas faite pour chercher une gloire terrestre mais pour répandre, par son exemple aussi, l’humilité et l’abnégation. Le Christ a été envoyé par le Père « pour porter la bonne nouvelle aux pauvres, … guérir les cœurs meurtris » (Lc 4, 18), « chercher et sauver ce qui était perdu » (Lc 19, 10) : de même l’Église enveloppe de son amour ceux que l’infirmité humaine afflige, bien plus, dans les pauvres et les souffrants, elle reconnaît l’image de son fondateur pauvre et souffrant, elle s’efforce de soulager leur misère et en eux c’est le Christ qu’elle veut servir. Mais tandis que le Christ saint, innocent, sans tache (He 7, 26) ignore le péché (2 Co 5, 21), venant seulement expier les péchés du peuple (cf. He 2, 17), l’Église, elle, enferme des pécheurs dans son propre sein, elle est donc à la fois sainte et toujours appelée à se purifier, poursuivant constamment son effort de pénitence et de renouvellement. » [4]
21ᵉ concile œcuménique de l’histoire, Vatican II n’est pas comme les précédents. En premier lieu parce qu’il a été le premier à être un événement mondial. Toutes les peuples de la planète étaient représentés et la présence des médias, notamment, de la télévision, a permis à tous de suivre les travaux.
Fondamentalement, c’est surtout par son contenu qu’il a brillé : tous les conciles précédents ont traité de questions internes de l’Église, questions théologiques ou questions de discipline dans l’institution. De son côté, Vatican II est le premier concile qui, ayant pris acte du pluralisme religieux, aborde de la question de la place de l’Église dans un monde pluriel. Il s’interroge sur ce qu’est l’Église et détermine quelle est sa mission pour son époque.
La révolution dite tranquille
Je vis mon enfance au rythme de la révolution dite tranquille. À Granby, comme partout au Québec, on s’ajuste au bouleversement des structures, des manières de vivre et des mentalités.
Pendant mes quinze premières années, je grandirai autour du clocher de l’église Saint-Eugène.
Dans ma ville, c’est la transformation de l’économie industrielle. La loi du marché oblige de nouvelles règles économiques.
Depuis 1964, c’est Paul-O. Trépanier qui est le maire de la municipalité. Il le sera jusqu’en 1985. Sous son règne, la ville prend de l’expansion et se modernise. Elle s’endette aussi.
De société conservatrice, le patelin de Granby devient plus “libéral”. Comme partout au Québec, les valeurs éclatent, les églises et les communautés religieuses perdent du terrain. De plus, les femmes et les jeunes prennent la parole et s’impliquent. Ils imposent leurs valeurs.
____________________
[1] Ken Kelly. « Le taux des naissances a son plus bas », Voix de l’Est, 11 janvier 1967, p. 2. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/4694017
[2] Voix de l’Est. « 852 naissances, 286 mariages et 207 sépultures en 1966, à Granby, 21 janvier 1967, p. 6. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/4694028
[3] Voix de l’Est. « 852 naissances, 286 mariages et 207 sépultures en 1966, à Granby, 21 janvier 1967, p. 6. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/4694028
[4] Paul VI. Lumen Gentium, 21 novembre 1964. https://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_const_19641121_lumen-gentium_fr.html
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