Par Benoit Voyer
27 octobre 2025
Il y a quelques années, au Québec, les valeurs religieuses ont été reléguées à la vie privée. Notre société s’est sécularisée. Cette dernière a ses bons côtés, mais la sécularisation a ses limites. Pourquoi ? Parce qu’au bout de la laïcisation, il n’y a rien qu’une impasse.
Dans les sociétés sécularisées, les chercheurs de sens tentent de trouver une instance capable de rappeler leurs devoirs et de porter un discernement éthique fondé sur la transcendance. Cette mission est celle des institutions religieuses.
Si le Québec n’est plus depuis longtemps la locomotive de la foi chrétienne, ses braises continuent de rougeoyer.
C’est pour cette raison que le regretté pape Benoît XVI, en 2009, lors d’une rencontre pour les jeunes, en Grèce, a invité les chrétiens à redoubler d’efforts pour tenter de retrouver des raisons de croire et d’espérer, pour sortir de la torpeur spirituelle, pour retrouver la mémoire chrétienne.[1] Plus que jamais, on a besoin de retrouver nos racines chrétiennes. C’est un peu ce que je tente sporadiquement de faire à travers ce que j’écris sur mon blogue.
Se rappeler nos racines, c'est se souvenir que « l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut. L’Esprit lui-même intercède pour nous par des gémissements inexprimables. Et Dieu, qui scrute les cœurs, connaît les intentions de l’Esprit puisque c’est selon Dieu que l’Esprit intercède pour les fidèles. Nous le savons, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu'ils sont appelés selon le dessein de son amour »[2], « non pas parce qu’ils sont exemptés d’épreuves, mais parce qu’ils savent qu’ils ne seront jamais seuls pour les affronter »[3]. Pour les chercheurs de sens, cette idée leur fait un grand bien.
Comme je l’ai déjà écrit, et je le répète, « il doit effectivement y avoir une séparation entre l'État et la religion, mais la sécularisation ne doit en aucun cas empêcher la religion de jouer un rôle dans l'organisation de la société civile. Empêcher le religieux de prendre part à la vie de la société civile serait de faire de la laïcité un nouveau fondamentalisme encore plus contraignant que le fondamentalisme religieux. »[4]
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[1] Cf. Henri Tincq. « L’appel de Prague de Benoit XVI », Slate, 28 septembre 2009. https://www.slate.fr/story/10911/lappel-de-prague-de-benoit-xvi
[2] Rm 8, 26-30.
[3] Prions en Église, octobre 2025, p. 160.
[4] Cf. Pierre-Paul Gagné. La Presse, 7 octobre 2007, p. A15. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2206670
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