SANTÉ MENTALE: Est-ce que notre système de justice est devenu trop gentil?
Par Benoit Voyer
30 novembre 2025
Guy Durocher a été déclaré non criminellement responsable du meurtre de Patrick Synnott, son voisin.[1]
L’homme de 68 ans souffre d’un problème en santé mentale sévère. Il est atteint d’un trouble délirant de type paranoïde persécutoire, ce qui l’empêche de faire des distinctions entre le bien et le mal.
Durocher a commencé à terrifier son voisinage de la rue Saint-Gérald, à Longueuil, en 2024. Il a contacté les policiers une douzaine de fois en quelques mois, disant entendre ses voisins « à travers les murs » vouloir le tuer. Au printemps 2024, l'homme a été hospitalisé en psychiatrie à deux reprises. Il est retourné chez lui après avoir promis de prendre régulièrement une médication et d’être suivi. Finalement, libéré du milieu des soins, il a cessé son traitement médical et de voir un intervenant. Après juin 2024, il ne verra jamais plus de médecin. En janvier 2025, il finira par poignarder à mort Patrick Synott.
La Couronne devrait éventuellement déclarer Guy Durocher « malade à haut risque ». Cette étiquette devrait limiter ses sorties de l’hôpital psychiatrique.
À mes yeux – et pour ceux de plusieurs personnes –, ce « malade mental » est un tueur, qu’il soit ou non criminellement responsable, et devrait purger une peine de prison comme tous les meurtriers.
Il y a lieu de se questionner : est-ce que notre système de justice est devenu trop gentil ? Ne devrions-nous pas revenir à des peines plus sévères ?
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[1] Cf. Louis-Samuel Perron. Son père a été tué par un voisin délirant, La Presse, 29 novembre 2025. https://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-faits-divers/2025-11-28/son-pere-a-ete-tue-par-un-voisin-delirant/il-est-temps-que-les-choses-changent-affirme-une-adolescente-de-13-ans-endeuillee.php
[1] Cf. Louis-Samuel Perron. Son père a été tué par un voisin délirant, La Presse, 29 novembre 2025. https://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-faits-divers/2025-11-28/son-pere-a-ete-tue-par-un-voisin-delirant/il-est-temps-que-les-choses-changent-affirme-une-adolescente-de-13-ans-endeuillee.php
VISION CATHOLIQUE: En décembre, prions pour la paix au Moyen-Orien
Dieu de paix,
toi qui, par le sang de ton Fils,
as réconcilié le monde avec toi,
nous te prions aujourd’hui pour les chrétiens
qui vivent au milieu des guerres et des violences.
Même plongés dans la douleur,
qu’ils ne cessent jamais de percevoir la douce bonté de ta présence
et la prière de leurs frères et sœurs dans la foi.
Car ce n’est qu’en toi,
et fortifiés par les liens fraternels,
qu’ils peuvent devenir semences de réconciliation,
bâtisseurs d’espérance, dans les gestes les plus simples comme dans les plus grands,
capables de pardonner et d’aller de l’avant,
de jeter des ponts,
et de rechercher la justice avec miséricorde.
Seigneur Jésus,
toi qui as appelé bienheureux
ceux qui œuvrent pour la paix,
fais de nous tes instruments de paix,
même là où l’harmonie semble impossible.
Esprit Saint,
source d’espérance dans les heures les plus sombres,
soutiens la foi de ceux qui souffrent et affermis leur espérance.
Ne permets pas que nous tombions dans l’indifférence,
et fais de nous des artisans d’unité, à l’image de Jésus.
Amen
Pape Léon XIV
AU COEUR DE LA PAROLE: 1er dimanche de l'Avent B
20231203 Benoit Voyer Au coeur de la Parole 1er dimanche de l'avent B
C'ÉTAIT LE PRÉSENT DU PASSÉ: La croix de mars
MONTRÉAL (Benoît Voyer) - Mars 2002 sera, sans aucun doute, le mois de la croix. Pour les Catholiques de la province du Québec, il débutera avec l'arrivée de celle des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ2002) dans les diocèses de Joliette (le 15 mars), de Nicolet (le 20 mars), de Québec (le 25 mars) et de Sainte-Anne-de-La-Pocatière (le 30 mars)
En plus de cette grande montée vers Toronto, s'ajouteront, le 29 mars, les marches de la croix à Montréal, Granby et plusieurs autres municipalités du Québec à l'occasion du Vendredi saint.
Le 19 mars, la fête de saint Joseph, patron des travailleurs, attirera, comme à chaque année, des milliers de pèlerins à l'Oratoire Saint-Joseph et dans tous les autres lieux de culte qui lui sont consacrés à travers le Canada. L'occasion sera privilégiée pour réfléchir à la situation de croix que traversent les chômeurs et les travailleurs à faibles revenus d'ici.
De plus, en ce mois de la croix, l'attention sera tournée vers l'Argentine, pays a l'économie vacillante où de nombreux emplois sont menacés de crucifixion.
(Revue sainte Anne, Mars 2002, page 108)
TEMPS DES FETES: Les origines du sapin
Par Benoît Voyer
29 novembre 2025
Lorsque la tradition de l'arbre de Noël a pris naissance en Alsace – au Moyen-Âge –, il symbolisait le paradis terrestre et le péché originel. Le choix du sapin voulait, probablement, illustrer l'Eden, car il est le seul arbre vert annuellement.
Le sapin était, jadis, décoré de délicieuses pommes rouges remémorant le moment où les deux premiers supposés habitants du monde ont croqué à belles dents dans le fruit défendu par Dieu. Plus tard, des hosties étaient ajoutées pour illustrer le Christ, nouvel Adam ; Jésus est celui qui vient apporter un nouveau matin pour le monde.
On ajouta, avec le temps, des roses fabriquées en papier aux multiples couleurs et des bougies allumées. Le premier symbole rappelait l'arbre de Jessé et l’autre, Jésus qui est la lumière du monde.
Les véritables fruits du verger ont été changés par des boules en verre soufflé. Cette idée originale d'un verrier de Maisenthol qui aurait vécu au siècle dernier avait pour but de remplacer la véritable pomme qui, selon la légende, était devenue rare à cause d'une année de sécheresse. Les gâteaux et les friandises vinrent remplacer les hosties.
Origines lointaines
Il est difficile de retracer l'histoire de l'arbre de Noël. Au Moyen Âge, les livres étaient rares et coûteux. Ils étaient recopiés à la main, car l'imprimerie n'était pas encore inventée.
Une façon populaire de transmettre l'héritage de la foi était la pièce théâtrale. Celle-ci était connue sous le nom de « pièce miraculeuse » parce qu'elle servait à la formation biblique et à se souvenir des saints. Les représentations ouvertes à tous les fidèles se tenaient dans les églises.
Une des plus populaires auprès du peuple racontait la tentation d'Adam et Ève au paradis. L'unique décor était constitué d'un sapin orné de pommes rouges. Il fut rapidement surnommé du nom d'« arbre du paradis ».
Puisque la petite dramatique était présentée durant la période de l'Avent, la conclusion du sketch annonçait la venue de Jésus. Malheureusement, certains abus amenèrent l'Église à arrêter ces jeux scéniques au XVᵉ siècle.
VISION CATHOLIQUE: C’est l’Avent de Noel
Par Benoit Voyer
29 novembre 2025
C’est ce dimanche que débute l’Avent. Pour les chrétiens de tradition catholique, c’est un temps de préparation à la fête de la Nativité. Noël n’est pas très loin.
Aujourd’hui, l’Évangile relate l’histoire de Noé. Mathieu rappelle cet extrait du texte de la Torah afin de nous inviter à nous préparer intérieurement pour la venue de Jésus : « L’heure est déjà venue de sortir de votre sommeil […]. La nuit est bientôt finie […]. Rejetons les activités des ténèbres »[1].
C’est avec un cœur d’enfant que nous avons à nous préparer à Noël et, surtout, à accueillir l’enfant en soi en le laissant se transformer. Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, écrit, dans la préface de la biographie du vénérable Pierre Goursat [2] parue en 2025 : « Rien de grand ne se fait sans passer très en profondeur par le cœur, par l’intériorité, d’une personne donnée. »
Son propos complète bien ceux de Paul [3] : « La nuit est bientôt finie, le jour est tout proche. Rejetons les œuvres des ténèbres, revêtons-nous des armes de la lumière. Conduisons-nous honnêtement, comme on le fait en plein jour, sans orgies ni beuveries, sans luxure ni débauches, sans rivalité ni jalousie ». En d’autres mots, retrouvons la pureté du cœur de l’enfant.
« Vivons un temps nouveau, avec Dieu, tous ensemble… »[4] Habillons-nous de lumière. Noël s’en vient !
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[1] Mt 24, 37-44
[2] Francis Kohn. Pierre Goursat, Éditions Emmanuel, 2025, p. 8.
[3] Rm 13, 11-14a
[4] Benoit Voyer. Un temps nouveau, Éditions le Pain Rompu, 1991.
C'ÉTAIT LE PRÉSENT DU PASSÉ: Les besoins spirituels des 12 à 17 ans
MONTRÉAL- «On ne dira jamais assez l'apport positif de l'affectivité stimulante, créatrice et génératrice d'énergies nouvelles dans les espaces sacrés de l'expérience spirituelle ou religieuse des humains de tous les temps. Pas d'amour d'un absolu possible s'il n'y a pas d'abord l'incarnation tangible de l'amour entre les humains», explique Yvon R.Théroux.
Selon Yvon R.Théroux, professeur au Collège André-Grasset et à l'Université du Québec à Montréal (UQAM), ce besoin d'aimer et d'être aimé est fondamental pour les jeunes de 12 à 17 ans, comme le désir de trouver un sens à la vie. Les religions doivent en tenir compte
«Le travail est une nécessité pour tout humain afin qu'il se réalise pleinement… et le drame de nos sociétés actuelles, c'est de laisser dépérir la richesse la plus noble de nos ressources humaines et, conséquemment, de faire surgir des troubles sociaux, des environnements mortifères qui démotivent et démobilisent toute une jeunesse qui risque de se laisser emporter dans le pur désespoir», ajoute-t-il.
Un 3e besoin de base que l'adolescent ne semble pas trouver dans les grandes Églises est son besoin d'être reconnu pour ses réalisations et pour ses talents, ses capacités, ses réussites et ses performances. C'est vital! Il faut laisser une chance à l'éclosion de la personnalité.
Si les grandes religions sont désertées par tant de fidèles, n'est-ce pas à cause de l'oubli de l'essentiel? «L'humain réveille le meilleur de lui-même quand il mobilise le plus fort de ses énergies à construire, à aider, à réaliser divers projets, à aimer et à créer. Seulement après, aura-t-il le goût de chanter, de fêter, de danser, bref de prier dans son corps et par son corps, dans son cœur et par le cœur, dans son esprit et par l'esprit, car il aura contacté en lui ce qui est plus que lui», dit M. Théroux. Qu'importe l'âge, cela est important à retenir.
D'un extrême à l'autre
Il n'y a rien de nouveau sur ce point : l'adolescent est dans un processus identitaire. Ce n'est pas étonnant de le voir se joindre à un groupe d'appartenance (un gang) où il peut s'engager. Autant il ne respectera pas l'autorité parentale, autant il le fera dans ce lieu. Souvent, il se conformera de façon aveugle.
C'est un peu normal. Il prend sa valeur de soi chez les autres. Advenant qu'il ne soit pas bien perçu, il pourra aller jusqu'à songer au suicide et passer aux actes. Si le clan est fort et qu'il y trouve l'estime dont il a besoin, cela pourrait conduire au fondamentalisme, au racisme et au fanatisme. Il y a lieu pour les groupes religieux et politiques de ne pas abuser de cette période de l'existence humaine.
«La détresse psychologique, morale et spirituelle, comme à l'opposé le fanatisme politique et religieux, peuvent alors s'offrir comme des alternatives ou des portes de sortie pour les adolescents dont les besoins effectifs sont peu ou mal satisfaits », conclut Yvon R. Théroux.
Benoît Voyer
(Revue Sainte Anne, février 1997, page 55)
MON HISTOIRE: C’était l’année de l’Expo
Par Benoit Voyer
28 novembre 2025
« P’tit Jésus, bonjour mes délices, mes délices. P’tit Jésus, bonjour mes délices et mes amours. J’ai rêvé cette nuit que j’étais au paradis. Ce n’était qu’un songe, mon cœur est attristé d’un si beau mensonge. »
La chanson interprétée sur disque par Arthur Lapierre figure dans le répertoire des berceuses de maman. « Mémère Claire » la chantait aussi.
Dans sa berceuse bien en vue dans la cuisine de la rue Saint-François, à Granby, maman me colle tendrement en chantonnant.
J’ai eu une mère exceptionnelle dans le soin des poupons. Elle adore me bercer et, comme tous les bébés, j’adore ça. Maman sait comment me réconforter et calmer mes petites tristesses.
Il faut le dire aussi : maman cuisine très bien et tient admirablement bien sa maison. C’est tout un défi avec quatre enfants ! C’est un job à temps plein et le temps supplémentaire est quotidien. Elle a très peu de temps pour se reposer.
Papa est mon idole. Souvent, en soirée, après ses heures de travail en « overtime » à l’usine Esmond, située au coin des rues Cowie et Saint-Charles Sud, je l’attends dans mon lit. J’ai toujours hâte de le revoir. Il prend quelques minutes pour me coller et me promener dans ses bras dans le couloir de la maison.
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| Expo 67 |
À partir du 27 avril, Montréal est l’hôte de l’Exposition universelle de 1967 sur le site de Terre des hommes, une île construite de toute pièce pour l’événement. Ma cousine Claire, Pauline, Yvon, papa et maman iront visiter cet endroit qui deviendra mythique pour bien des Canadiens-français.
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| Expo 67 |
Dans mon cercle rapproché, d’autres histoires marqueront ces mois d’été. Ils feront ombrages a l'Expo.
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| Mariette et Réal |
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| Serge et Doris |
À cause de la logistique familiale, mes parents ne participeront à ces événements.
Le 11 juillet, à l’hôpital Notre-Dame-de-Fatima, à La Pocatière, décède mon grand-père Edgar Voyer, le père de papa. Les funérailles et l’inhumation ont lieu à Mont-Carmel, le 14 juillet 1967, trois jours avant l’anniversaire de naissance de Camille, l’aîné du clan Voyer. Bien entendu, tous mes oncles et tantes convergeront vers l’arrière-pays du Kamouraska pour lui rendre un dernier hommage. Le 5 juin, grand-père avait eu 78 ans. Bien qu’il fût au courant de ma naissance, je n’aurai jamais l’occasion de le toucher.
C’est dans ce contexte particulier que, durant les vacances estivales de papa, c’est-à-dire dans la troisième et quatrième semaine de juillet, je ferai mon premier voyage à Mont-Carmel, au Bas-Saint-Laurent.
Le 7 octobre, un drame surgira.
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| Edgar |
C’est dans ce contexte particulier que, durant les vacances estivales de papa, c’est-à-dire dans la troisième et quatrième semaine de juillet, je ferai mon premier voyage à Mont-Carmel, au Bas-Saint-Laurent.
Le 7 octobre, un drame surgira.
VISION CATHOLIQUE: Victor Lelievre, le serviteur de Dieu
Par Benoit Voyer
28 novembre 2025
Victor Lelièvre est né le 4 mars 1876, à Vitré, dans le nord-ouest de la France. Très jeune, pour venir en aide à sa famille, il travaille dans une imprimerie.
Le 6 juin 1886, le jour de sa première communion, dans l’église paroissiale, Victor sent en lui un appel à la vie sacerdotale.
Étonné par sa piété, le vicaire de la paroisse – à qui Victor parle de son interpellation – lui suggère de faire un pèlerinage au sanctuaire Notre-Dame-de-Pontmain afin de demander à la mère de Jésus de l'éclairer.
Pour reprendre le dicton populaire, « il n’y a rien qui n’arrive pour rien ». Ce jour-là, Victor rencontre le père Jean-Baptiste Lemius, un Oblat de Marie Immaculée, une communauté religieuse fondée par Mgr Eugène de Mazenod, le saint évêque de Marseille. Le religieux le confirme dans sa vocation. Compte tenu de son âge, le jeune attendra dix ans avant d’entrer dans la congrégation.
Le 24 juin 1902, Victor Lelièvre est ordonné prêtre.
L’année suivante, on l’envoie travailler dans la ville de Québec, au Canada. Dans sa nouvelle cité, il ne compte pas ses heures de présence aux personnes qu’il rencontre. En dix ans, il présidera 550 baptêmes, 199 mariages et 842 funérailles.
En 1923, avec Louis Émond, il fonde la maison Jésus-Ouvrier, consacrée aux retraites spirituelles. Contrairement à ce qui se fait ailleurs dans la province québécoise, le père Victor Lelièvre refuse de donner l’exclusivité des ressourcements spirituels aux professionnels et aux intellectuels. Il s’intéresse à la classe populaire, notamment aux ouvriers.
Ses « sermons » touchent les gens. Il devient un prédicateur inimitable. Il a le don d’enflammer l’ardeur spirituelle des gens venus l’entendre. Il amène ses auditeurs à des prises de conscience bouleversantes.
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| Père Victor Lelièvre |
Le thème du Sacré-Cœur de Jésus devient sa marque de commerce. En plus d’en parler dans ses conférences, Victor Lelièvre introduit cette dévotion au cœur tout aimant de Jésus dans les familles et fait ériger dans des lieux publics des statues du Sacré-Cœur.
Il devient tellement populaire que les soirs de fêtes du Sacré-Cœur, les théâtres, tavernes et salles de danse ferment leurs portes faute de clients.
Victor Lelievre est aussi un dépisteur de vocations religieuses. Préoccupé par la relève, il suscite près de 200 vocations de prêtres, de religieuses et de religieux.
En 1952, quelques mois avant de se marier, ma mère – avec quelques amies de Mont-Carmel, au Bas-Saint-Laurent – participera à une retraite spirituelle animée par le père Lelièvre à la Maison Jésus-Ouvrier.
Elles prirent le train de Saint-Philippe-de-Néri jusqu’à Québec. Mon père, qui était en route pour son travail de bucheron, à la dernière « run » qu’il fera, s’arrêtera pour les saluer et passer quelques heures avec « les filles » qu’il connait bien avant qu’il s’enfonce dans la forêt boréale.
Maman gardera toute sa vie un précieux souvenir de cette retraite spirituelle.
En 50 ans, le père Victor Lelievre ne prendra jamais de vacances.
Le père Victor Lelièvre décède le 29 novembre 1956. Le jour de ses funérailles, on dit qu’au moins 20 000 personnes défilent auprès de sa dépouille mortelle.
Le père Victor Lelièvre (1876-1956) repose au mausolée Catherine de Saint-Augustin, situé dans le cimetière Saint-Charles, à Québec.
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| Victor Lelièvre a la radio |
Sa cause de canonisation est à l'étude au Vatican. Ainsi donc il est devenu un "serviteur de Dieu". Hier après-midi, je me suis rendu auprès de lui.
Qu'est-ce qu'un "serviteur de Dieu" dans le jargon de l'Église ? Wikipédia nous en donne une définition : « Serviteur de Dieu » est la première étape dans un processus qui conduit à être ensuite déclaré « Vénérable », à la suite d'un décret, du seul ressort du Saint-Siège, dit « décret d'héroïcité des vertus » ou, s'il y a lieu, de martyre, puis honoré par le titre de « bienheureux » lors de l'aboutissement positif du procès de béatification, après une confirmation de miracles attribués à la personne honorée. Enfin, en dernière étape, vient l'aboutissement positif du procès de canonisation, et la personne décédée ainsi honorée reçoit le titre perpétuel de « saint ».
C'ÉTAIT LE PASSÉ DU PRÉSENT: La dévotion mariale en perte de vitesse
«Je pense que la dévotion mariale s'est refroidie. On l'a rendue un peu aride. Le défi de l'heure est au niveau théologal. Il faut redécouvrir le Vierge avec le regard de Dieu, à la lumière des textes bibliques», lançait le père Yoland Ouellet lors du 1er congrès provincial marial
Il n'était pas question, pour lui, de terminer ce panel du samedi en cachant la réalité. Puisqu'il s'agissait d'une conclusion, la foule entassée dans une salle étroite de la Maison de la Madone n'a pas eu la chance de s'exprimer.
Cependant, les réactions favorables et défavorables étaient perceptibles. Comme ce prêtre, quelques participants ont également exprimé des réalités qu'on se permet rarement devant ce type de public. La majorité des participants provenaient de regroupements catholiques reconnus comme étant de la droite ou qui croient inconditionnellement aux dernières supposées apparitions de la Vierge.
«Lorsqu'arrive une nouvelle révélation, celle qui était à la mode la veille est mise de côté. Pour connaître Marie, il faut la chercher dans la Parole de Dieu», disait Marie-Thérèse Chevalier. Elle abondait, ainsi, dans le sens de l'encyclique mariale du pape Jean-Paul II publiée en 1988.
L'histoire de Notre-Dame telle que racontée par les évangélistes est la seule façon de maintenir des liens oecuméniques avec les autres grandes religions chrétiennes. «Il est certain que la Marie que les Protestants vont accepter est celle de l'Évangile. Il ne faut jamais l'oublier!» ajoutait la rédactrice en chef de «Jésus, Marie et notre temps».
Un participant de la paroisse catholique de la Nativité de la bienheureuse Vierge Marie à Cornwall a raconté que chaque matin un pasteur anglican et son épouse se joignent à leur groupe de prières pour la récitation du Rosaire (1). «Marie n'est pas seulement pour les Catholiques» s'est exclamé l'homme.
De son côté, le recteur du sanctuaire national de Cap-de-la-Madeleine s'est montré encourageant: «Au long de la dernière année de pèlerinages, 700 000 fidèles ont participé aux célébrations du Sanctuaire, dont 100 000 durant la Neuvaine de l'Assomption». Il lui est impossible de comptabiliser les milliers d'individus qui se sont rendus en visiteurs et les gens qui ont suivi la neuvaine à la télévision. Le nombre peut facilement dépasser 1,5 million de personnes.
La dévotion mariale est en perte de vitesse. À quoi ressemblera-t-elle dans quelques années quand ces 4000 congressistes - dont les 2/3 étaient visiblement, des gens à la retraite - ne seront plus là? Il faut donc comprendre l'empressement du jeune Père Ouellet à faire connaître et aimer Marie: «On a à souhaiter que la dévotion se réchauffe! Pour ce faire, il faut y mettre tout son coeur»
Les propos de l'Oblat de Marie Immaculée ne sont pas loin de ceux du cardinal Joseph Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi au Vatican: «Si la Sainte Vierge a toujours été essentielle à l'équilibre de la foi, retrouver aujourd'hui cette place est devenu d'une urgence rare pour l'histoire de l'Église»(2).
Benoît Voyer
Notes
(1) Un rosaire est l'équivalent de 3 chapelets
(2) Entretien sur la foi; Joseph Ratzinger et Vittorio Messori; traduction française sous la direction du Cardinal Édouard Gagnon, Fayard, 1985, page 122.
MON HISTOIRE: Un enfant solitaire
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| Le parc Horner a un peu changé au fil des ans. La grande glissoire de bois et la cabane des moniteurs n'existent plus. Par contre, la piscine est toujours la. |
Un enfant solitaire
Par Benoit Voyer
27 novembre 2025
Je suis un enfant solitaire, introverti, de nature sensible, je me sens facilement de trop et mes intérêts sont un peu différents des enfants de mon âge. À l’âge préscolaire, je sens déjà ma différence. À 4 ans, je m’isole beaucoup.
Les 11 ans, 9 ans et 5 ans d’écart avec mes frères et ma sœur se font sentir. À leur âge, ils n’ont pas les mêmes préoccupations que moi.
On visite un peu les quelques cousins et les cousines de mon âge, mais ils habitent loin. Lorsqu’on se voit, ils sont heureux de me rencontrer, on passe un peu de temps ensemble, mais je finis souvent seul dans mon coin.
Jusqu’à ma rentrée à la maternelle, je n’ai pratiquement pas d’amis. Mon réseau se limite à ma famille immédiate, à quelques fréquentations occasionnelles de cousins et à quelques gamins qui habitent très près de la maison.
En revanche, ma solitude d’enfant est constructive. Je ne m’ennuie jamais. Il y a un univers fertile en moi et je suis curieux.
À l’été 1971, je fréquente le parc Horner, situé au coin des rues Laval et Horner.
Chaque matin, je prends l’autobus au coin des rues Saint-Urbain et Saint-François. Le service des loisirs de la municipalité assure le transport des enfants. À bord, les enfants chantent et disent souvent en chœur une comptine apprise par cœur : « Les filles les guenilles, les gars les soldats ! » Ils répètent et répètent en boucle cette ritournelle sexiste jusqu'à ce qu'elle soit imprégnée au fond d'eux.[1] Les gars trouvaient ça bien drôle.
À l'époque, ils n'avaient pas tort de s'exprimer ainsi. La société tolérait ce genre de slogans. C’était dans les mœurs. « La loi anglaise du XIXᵉ siècle autorisait [le] mari de battre sa femme avec un bâton pas plus large que son pouce. »[2] Il ne se sentait jamais coupable, car ces coups étaient normalisés par la société.
Au parc, je me mêle peu aux autres enfants. Je n’aime pas beaucoup cette activité. Je m’amuse, mais en solitaire. Socialiser avec tous ces enfants que je ne connais pas est difficile pour moi.
À la fin de l’été, je gagnerai un prix puisque je me suis illustré comme étant l’enfant qui s’amuse le plus en solitaire. Mon prix est une chaudière avec une pelle pour jouer dans le sable, tous deux en plastique. Malgré ce prix, j’ai un secret. Je rêve de ne pas être obligé de revenir en ce lieu l’été suivant. Tant qu’à être seul ici, j’aurais aimé mieux jouer autour de la maison familiale.
[1] Benoit Voyer. "Violence faite aux femmes", Revue
Sainte Anne, Octobre 1996, pages 392 et 393. https://benoitvoyerenliberte.blogspot.com/2025/11/cetait-le-present-du-passe-violence.html
[2]
Gouvernement du Québec. Prévenir, dépister, contrer la violence conjugale - Politique
d’intervention en matière de violence conjugale, Gouvernement du Québec, 1995. P.
22 https://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/fichiers/2000/00-807/95-842.pdf
C'ÉTAIT LE PRÉSENT DU PASSÉ: «Cette intense solitude m'a rapproché de Dieu»
-Jean-Marie Jodoin
«J'ai traversé la plus longue enquête de la Commission de police du Québec. Durant 10 ans, j'ai été très seul. Quand tu vis une situation comme celle-là et que tu es patron, il n'y a personne autour de toi. Tu dois porter le chapeau et marcher avec ça. Cette intense solitude m'a rapproché de Dieu. Cela m'a permis de le voir et de le sentir. Quand tu arrives devant un vide et que tu penses que tu es seul, c'est là que tu commences à découvrir qu'à l'intérieur de toi, il y a quelqu'un qui te parle. Tu as moins peur, car tu n'es plus seul», confie Jean-Marie Jodoin, directeur de la police de Cap-de-la-Madeleine et conseiller spirituel de l'Association des policiers et des pompiers du Québec.
Cette opération policière concernait une série d'abus de pouvoir de l'ex-lieutenant responsable des enquêtes de Cap-de-la-Madeleine. Au moment où ceux-ci se sont produites, monsieur Jodoin ne pouvait pas intervenir, parce que le fautif était son égal au sein de l'organisation. Le lieutenant Jodoin est, finalement, nommé directeur de la boîte. Rapidement, il fait des mises en garde à cet homme devenu son employé.
«Il a fait une erreur et de celle-ci a découlé la divulgation de 75 autres dossiers d'abus de pouvoir. Il a fallu apporter des preuves à chacune des accusations et déposer ça à la Commission. Il a été congédié après 10 ans d'enquêtes et de procédures», indique ce père de garçons de 26 et 30 ans.
Toutes ces années au service de la police madelinoise ont été difficiles pour lui. Plus sa douleur était intense, plus il s'approchait de Dieu.
«Quand un chien se blesse, il s'en va dans sa niche et lèche sa plaie. Quand elle est guérie, il sort. Quand je m'en allais dans ma niche, j'allais vers Dieu pour faire lécher ma plaie. J'allais chercher un peu de compréhension en lui», ajoute l'homme de 53 ans dont l'épouse se prénomme Micheline.
C'est ce chemin de souffrance qui le conduit à l'ordination au diaconat permanent, le 6 décembre 1992. Dans cette grande célébration qui avait lieu à la Basilique Notre-Dame-du-Cap, il se consacre définitivement au service de Dieu, de l'Église et du peuple des rachetés.
Au service
Il considère qu'il a toujours été un gars de service. Il aurait pu opter pour un autre métier, mais il a choisi une carrière au service des gens. Le diaconat lui a simplement permis de confirmer ce choix.
«C'est la motivation de ma foi qui fait la différence. Je me suis dit : " J'ai envie de
me donner à Dieu et d'être capable de faire ça jusqu'à la fin de mes jours», lance-t-il.
Les rapports avec ses collègues de travail sont cordiaux et profonds. Son équipe n'a pas de difficultés à entrer en relation avec lui. Dès le départ, il ne s'est pas montré menaçant pour démontrer qu'il est un gars qui vit en état de service et non en état de domination.
Pour Jean-Marie Jodoin, il n'est pas question d'imposer la prière avant de commencer un quart de travail ou d'évangéliser ses collègues. Il veut simplement essayer d'agir en chrétien. Les agissements parlent plus que les paroles.
«Lorsqu'un fervent des Canadiens a perdu son match de hockey, son quotidien est influencé par cela. Ma première action en me levant le matin est d'ouvrir le "Prions en Église ". L'Évangile me transporte et m'inspire au fil de ma journée», explique ce directeur aux cheveux poivre et sel et aux yeux couleur du ciel.
Puisqu'il est diacre, son travail prend une dimension plus humaine. Il y a quelques jours, la conjointe d'un de ses collègues s'est suicidée. Tard le soir, il a été informé par téléphone du drame. Rapidement, la procédure policière s'est mise en route. Il intervient rarement dans celle-ci, car ses officiers la connaissent bien.
«J'ai mis en marche mon côté chrétien en m'assurant, notamment, qu'il y ait de bonnes personnes - les meilleures - autour de lui dans les prochaines semaines», révèle-t-il.
«Il n'y avait pas que lui, bien des gars au poste m'ont confié ce que ça venait déranger à l'intérieur d'eux. Si j'étais un chef de police comme les autres, ces confidences n'existeraient pas. Le diaconat amène une nouvelle dimension à mes relations avec eux», conclut-il.
Benoît Voyer
(Revue Sainte Anne, novembre 1996, page 443)
SANTÉ MENTALE: On doit resserrer les procédures de contrôle à l’entrée des unités psychiatriques
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| Chambre de l'unité des soins psychiatrique de la Cité-de-la-santé, a Laval |
Par Benoit Voyer
26 novembre 2025
Je suis très inquiet. Plusieurs unités de soins psychiatriques d’hôpitaux québécois sont dangereuses pour leurs patients et les professionnels de la santé. Au nom des droits des usagers, les fouilles sont limitées. La question se pose : qu'en est-il du droit à la sécurité des autres patients et du personnel ?
En ce moment, il y a un grave manquement aux protocoles de sécurité. Sans tarder, on doit resserrer les procédures de contrôle à l’entrée des unités psychiatriques et recommencer à faire des fouilles.
Comme à l’Assemblée nationale du Québec, les visiteurs et les patients devraient passer par des détecteurs de métaux et, dans une zone sécurisée, on s’assure qu’on n’entre pas de drogues et qu’on retire tous les médicaments et qu’on remette tout ça aux professionnels de la santé.
Ma réflexion ne date pas d’aujourd’hui. Il y a déjà une quinzaine d’années que je travaille en santé mentale.
Cependant, les événements survenus il y a peu de temps à l’hôpital de la Cité de la santé, à Laval, démontrent que l’affaire est devenue prioritaire et que les autorités de la santé du Québec doivent bouger.
Je vous rappelle ce qui s’est passé. Selon TVA Nouvelles [1], le 3 novembre 2025, il y a eu une mort suspecte dans l’aile psychiatrique de l’établissement lavallois. Une malade de 49 ans a succombé à une surdose.
Un deuxième drame est survenu le lendemain : un autre patient a été retrouvé inconscient dans un état de coma profond. Il a été transporté aux soins physiques de l’institution de santé. L’intervention aurait permis de stabiliser son état.
Le problème est qu’une patiente aurait donné des médicaments non prescrits aux deux victimes, avec la possible complicité d’un membre de sa famille.
____________________
[1] Kevin Crane-Desmarais. « Mort suspecte à l’aile psychiatrique de la Cité-de-la-Santé, à Laval », TVA Nouvelles, 8 novembre 2025 https://www.tvanouvelles.ca/2025/11/08/mort-suspecte-a-laile-psychiatrique-de-la-cite-de-la-sante-a-laval
C'ÉTAIT LE PRÉSENT DU PASSÉ: Nos frères musulmans
« Les conflits armés qu'il y a autour de globe viennent ternir l'image de l'Islam. Cela m'attriste parce que nous ne sommes pas tous dans le même sac. Il y a des gens qui agissent au nom de la religion, mais ce n'est pas vrai. C'est de la politique déguisée ... Je n'ai jamais vu une phrase dans le Coran qui affirme qu'il faut assassiner quelqu'un parce qu'il ne pense pas comme nous», dit Aziza Blili, une Tunisienne membre de la communauté musulmane de Trois-Rivières.
Les conflits contemporains attribués à la religion sont étonnants parce que les Musulmans, les Juifs et les Catholiques sont des frères dans la foi. Ces 3 grandes religions monothéistes prennent leur racine dans la révélation de Dieu à Abraham. Elles proclament toutes qu'il n'y a qu'un seul Dieu. Les Juifs l'appellent «Yahweh», les musulmans «Allah» et les Catholiques «Dieu». Plusieurs noms pour parler du même Créateur de toutes choses. Les différences entre ces groupes sont d'ordre doctrinal.
«Quand le Chrétien dit : " Je crois en un seul Dieu " et que le Musulman dit : " II n'y a pas d'autres Dieu qu'Allah ", ils disent une seule et même chose. Ils traduisent avec un minimum de mots ce qui est le cœur de leur foi, de leur expérience religieuse. Le reste de la profession de foi évoque la façon dont ce Dieu s'est manifesté à eux à travers des contextes historiques et culturels qui eux, peuvent être différents», écrit Jean-René Milot dans son livre «Musulmans et Chrétiens : des frères ennemis ?» publié chez Médiaspaul.
Pour les Catholiques, le Nouveau Testament clôt la révélation. Pour les Musulmans, c'est le message éternel d'Allah donné à Mohamed, le dernier prophète venu dans le monde après Jésus.
Pour l'Islam, Allah est un et unique. Il ne peut donc être Trinité. Puisque c'est ainsi, Jésus n'est pas Dieu. Il est un prophète enfanté par une Vierge. D'ailleurs Myriam (Marie) est la seule femme à avoir son nom inscrit dans le Coran. Les Musulmans croient, comme les Catholiques, à la conception virginale de Jésus. Il faut le reconnaître, les Musulmans ont fait de grandes choses pour la société : les chiffres arabes, l'alchimie, l'alcool, l'hôpital (il vient de l'Iran), la pharmacie et le papier (inventé en Chine et transmis par les Musulmans). Ce qui est à la source de bien des problèmes, c'est que la méthode historico-critique et littéraire acquise par les Chrétiens pour lire la Bible est rejetée en bloc par de nombreuses communautés musulmanes pour une application au Coran. L'intégrisme vécu dans quelques pays vient d'une compréhension littérale (mot à mot) des textes sacrés. Cette problématique n'est pas étrangère à de nombreux groupes chrétiens.
Les Chrétiens et les Musulmans ont intérêt à être solidaires pour faire face à l'athéisme. «Je préfère avoir une discussion avec un Catholique convaincu qu'avec quelqu'un qui ne croit pas du tout en Dieu, ajoute madame Blili. Dans le fond, on croit la même chose. Nous sommes différents dans certaines pratiques sociales. Pour nous, Jésus a été conçu comme les autres hommes.»
Les femmes et le «ouijab»
La majorité des femmes musulmanes d'ici ne portent pas le «ouijab» en société. Azia Blili, propriétaire de Voyages Aziza à Trois-Rivières, le met uniquement pour ces 5 moments de prières quotidiennes : «On le met par croyance. Celle qui le porte, le fait par conviction qu'il faut le faire. C'est une directive du Coran, mais nous choisissons ou pas de nous y conformer. C'est une question de société. Il y a seulement deux pays où il faut obligatoirement l'avoir parce que c'est inscrit dans la loi civile : l'Iran et l'Arabie Saoudite». Elle tient à préciser qu'elle est une femme heureuse qui ne se sent pas inférieure aux hommes. Elle ajoute qu'elle a un bon mari.
Polygamie
Madame Blili explique que la permission pour un homme d'avoir jusqu'à 4 femmes est un phénomène social. À l'époque de Mohamed, il y avait – comme aujourd'hui - plus de femmes que d'hommes dans le monde et les relations sexuelles étaient et sont encore interdites hors du mariage ... «Alors, le seul moyen pour une femme d'avoir une vie sexuelle et d'enfanter, c'est d'être mariée. Il fut un temps où il y avait beaucoup de guerres. Donc, il n'y avait plus assez d'hommes dans le monde.»
Toutefois, elle affirme qu'elle n'a jamais connu d'hommes musulmans avec plusieurs femmes. C'est mal perçu par les ouailles de l'Islam. «C'est déjà difficile de vivre en couple, imaginez les difficultés de la polygamie !» insiste-t-elle
Des mosquées à Trois-Rivières et à Québec
Les mosquées des villes de Québec et de Trois-Rivières sont les seules aménagées à l'extérieur de la région montréalaise. À Trois-Rivières, la communauté musulmane est de 300 personnes. La moyenne d'âge est d'une trentaine d'années.
Dans le monde, ils sont plus d'un milliard. Les Arabes ne représentent que 18 % de ce chiffre. En Chine, il y en a 422 millions ; en Russie, 60 millions ; et, en Amérique du Nord, 5 millions. Au Québec, ils sont près de 80,000. «Comme dans toutes les religions, les Musulmans ne pratiquent pas tous leur foi», conclut la femme.
Benoît Voyer
(Revue Sainte Anne, Novembre 1996, pages 439 et 440)
POLITIQUE: L’interventionnisme conduit à un remodelage de « la pensée citoyenne »
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| François Legault, premier ministre du Québec |
Par Benoit Voyer
25 novembre 2025
Tout le monde le sait : l’actuel premier ministre du Québec est un interventionniste. Lors d’une rencontre éditoriale à Radio-Canada, François Legault disait : « Moi, j’assume le fait qu’on est un État interventionniste et qu’on en fait beaucoup plus que ce qui se faisait avant ».[1]
En homme de chiffres, il devrait savoir que « l’étatisme » ou l’interventionnisme a des effets pervers. Il conduit à un remodelage de « la pensée citoyenne » tellement en profondeur que la personne en vient à perdre sa capacité d’imaginer les choses autrement que celles que les gouvernements ont mis en place. C’est ce qui a fait dire à Trévor Burrus : « L’État atrophie notre imagination »[2]. C’est ce qu’il appelle le « Statrix ».
Ce qu’un gouvernement met en place à travers les lois et les programmes laisse une empreinte tellement grande qu’on finit par avoir de la difficulté à imaginer qu’il pourrait en être autrement. Pour reprendre Vincent Geloso : « L'impact de l’intervention étatique "sur notre capacité à concevoir les mondes que l’être humain peut créer par la recherche d’un bien-être supérieur" ».[3]
De quelle manière s’atrophie la matière grise ?
Pour commencer, on lance une loi ou un programme ou un « projet structurant ». Bien entendu, celui-ci entraine des changements dans nos modes de vie. Pensant avoir en main la solution parfaite, ceux qui nous gouvernent s’organisent pour éliminer des solutions ou des initiatives privées ou provenant de la communauté qui existaient ou existent déjà.
Résumant l’idée de Burrus, Geloso écrit : « Une fois l’action gouvernementale pleinement mise en place – qu’il s’agisse d’un métro, d’un cartel légal de taxis ou d’un réseau d’écoles publiques – une coalition d’intérêts composée de syndicats, de bureaucrates, de politiciens et d’acteurs économiques (comme une entreprise d’autobus électriques subventionnées) s’active pour s’assurer que cette intervention, aussi nuisible soit-elle pour la collectivité, ne disparaisse jamais ».
Il ajoute` : « Lorsque la qualité du service se dégrade, les gens se retrouvent coincés à cause de la deuxième étape. De plus, à la suite de la troisième étape, les citoyens ont non seulement perdu les services alternatifs, mais ils ont peut-être même oublié qu’ils existaient déjà. Cependant, si une tentative privée réussit à percer, la sixième étape survient ».
On procède alors à l’interdiction ou à la réglementation de la nouvelle solution privée. Ainsi on s’engouffre dans une sorte de « cycle menstruel » qui se répète et se répète.
On ne cessera de le répéter, il y a trop de règlements, de subventions et de sociétés d’État. Plus les gouvernements tentent d’encadrer, plus ils tuent la créativité et la productivité.
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[1] Véronique Prince. « Analyse, François Legault, l’interventionniste », Radio-Canada, 10 novembre 2025 https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2206712/francois-legault-interventionnisme-etat-vision-economique-hydro-quebec
[2] Cf. Trevor Burrus, What is the Statrix, Capital Research Center, 2018.
[3] Vincent Geloso. Autour du libéralisme en 80 idées, 2025, p. 22.
[1] Véronique Prince. « Analyse, François Legault, l’interventionniste », Radio-Canada, 10 novembre 2025 https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2206712/francois-legault-interventionnisme-etat-vision-economique-hydro-quebec
[2] Cf. Trevor Burrus, What is the Statrix, Capital Research Center, 2018.
[3] Vincent Geloso. Autour du libéralisme en 80 idées, 2025, p. 22.
C'ÉTAIT LE PRÉSENT DU PASSÉ: Violence faite aux femmes
Vers 1970 à bord d'un autobus conduisant des enfants au terrain de jeux d'une petite municipalité de la Montérégie, des marmots disent en chœur une comptine apprise par cœur : «Les filles les guenilles, les gars les soldats !» Ils répètent et répètent sans cesse cette ritournelle sexiste jusqu'à ce qu'elle soit imprégnée au fond d'eux.
À l'époque, ils n'avaient pas tort de s'exprimer de cette façon. La société tolérait ce genre de slogans. L'histoire était empreinte dans les mœurs. Dans la première partie du siècle, la loi civile permettait au mari de battre sa femme avec un bâton ne dépassant pas un pouce de diamètre. Il ne se sentait jamais coupable, car ces coups étaient normalisés par la société.
Les gamins du temps sont devenus grands. Plusieurs hommes vivent maintenant des instants de confusion. Les mouvements féministes les ont acculés au pied du mur. Ils doivent s'adapter à une nouvelle réalité sociale en cherchant des modèles qui n'existent guère. Exaspérés, plusieurs mâles continuent de perpétuer des comportements sexistes et à dominer la gent féminine. Les femmes ne tolèrent plus cela. Les hommes ripostent, veulent encore dominer et deviennent de plus en plus violents et jouent à la victime.
Les hommes coincés
«Les hommes n'ont pas appris à se prendre en main», dit Robert Ayotte, psychologue et responsable clinique à l'Accord Mauricie de Trois-Rivières, un des 25 centres d'aide pour les hommes à comportements violents et contrôlants du Québec. «Je les entends souvent me dire : "Mon père m'a montré à travailler, mais il ne m'a pas appris à verbaliser et extérioriser ce que je suis vraiment à l'intérieur de moi et à bien vivre avec mes émotions. Je me sens coincé. Tout ce que je suis capable de faire, c'est de travailler et piquer des crises de p'tit gars».
Il n'y a pas longtemps encore, la femme n'avait même pas le droit de répliquer à son mari. Au fil des années, elle a commencé à se lever parce qu'elle n'était plus capable de subir cette violence physique, psychologique et verbale. Elle n'était plus en accord avec ce traitement. La gent féminine s'est prise en main. C'est de cette façon que sont nés des centaines de regroupements d'aide aux femmes.
«L'homme a été obligé de perdre le pouvoir. Il a eu l'air fou! Il a perdu un précieux avantage qu'il ne voulait pas perdre ! Comme de nombreux hommes, il se questionne : "Cette formule fonctionnait pour mon père ! Pourquoi elle ne fonctionne pas pour moi ? Pourquoi ma femme réagit de cette manière ? Pourquoi ? Pourquoi ? L'homme est en déroute ... », dit celui qui rencontre des dizaines de clients par semaine à son bureau ou en thérapie.
La violence à la hausse ?
Il y aurait 300 000 femmes qui subissent la violence, selon le nombre d'admissions dans les centres d'aide aux femmes. Ce qui veut dire autant de conjoints violents.
«À l'accord Mauricie, 10% des épouses des gars que nous aidons sont dans une maison spécialisée. Ce qui veut dire que 90% n'ont pas ce support direct. Je suppose donc que le nombre d'hommes violents est 9 fois plus élevé que les données officielles», tente-t-il d'expliquer
L'accord Mauricie
L'accord ressemble aux 25 autres regroupements qui existent au Québec. Il n'y a rien d'improvisé. Ce sont de véritables spécialistes qui y travaillent : psychologues, travailleurs sociaux, psycho-éducateur, etc. De plus, quelle que soit la nature de la violence (physique, psychologique, verbale, sexuelle, économique ou autres), ils sont qualifiés pour aider les mâles à la dérive. «Quand ton intention est d'amener l'autre dans une soumission, il y a violence», insiste M. Ayotte.
Pour s'en sortir, faut-il vraiment passer par une thérapie? demande le journaliste de la Revue Sainte Anne. Tout de go, il répond : «Tu es tellement pris dans le problème que tu ne peux pas atteindre seul le fond. L'intériorité d'une personne est complexe. Si on ne va pas très, réellement très en profondeur, on ne règle rien. En thérapie, les gars sont confrontés à leurs problèmes. La plus grande erreur à faire est d'excuser leur violence et de chercher des explications à leurs comportements dominants».
Une thérapie à l'Accord Mauricie dure en moyenne 6 mois, au rythme de 2 heures par semaine. Contrairement aux maisons pour les femmes, une contribution est exigée aux hommes. Les femmes n'ont pas à payer pour la violence des mâles. 6% du salaire ou un minimum de 15$ est demandé. La thérapie proposée par cet organisme sans but lucratif subventionné par des dons et par Centraide, est efficace et à prix abordable quand on sait qu'il en coûte 60$ de l'heure chez un spécialiste pour une consultation privée.
Benoît Voyer
(Revue Sainte Anne, Octobre 1996, pages 392 et 393)
POLITIQUE: Pour Éric Zemmour, la France sans le christianisme n’est plus la France
Par Benoit Voyer
24 novembre 2025
Il est minuit moins cinq. Devant les envahisseurs venus de partout, s’il n’y a pas un retour à ses racines judéo-chrétiennes, la France disparaitra. Il en va de même pour plusieurs pays d’Europe et du Québec. « L’Église a fait les rois, qui ont fait la nation, qui a fait la République », écrit Éric Zemmour.
En lisant son livre qui vient de paraître chez Fayard, « La Messe n’est pas dite », le fondateur de Reconquête en 2021, une formation politique de mouvance conservatrice, et candidat à la présidence française, on a l’impression qu’il marche sur les traces de Louis-Philippe Lamartine qui, lors de la Révolution de 1848, écrivait dans « L’Histoire des Girondins » : « Chaque fois qu’une théorie est contraire au salut de la société, c’est que cette théorie est fausse, car la société est la vérité suprême ».
Éric Zemmour explique : « Nous avons depuis trop longtemps cru qu’on défendait la liberté individuelle en oubliant la survie de nos pays et la pérennité de notre identité culturelle. Si celle-ci s’effondre et disparait de nos contrées, c’est justement cette liberté individuelle qui disparaîtra avec elle, car elle en est le produit. »
Puisque « la manière dont est raconté un événement historique est plus déterminante que l’événement lui-même », avant de développer son plaidoyer, il raconte à sa manière l’histoire du christianisme et de sa sœur aînée, le judaïsme, depuis l’époque du livre de Samuel jusqu’aujourd’hui en passant par un certain Jésus, dit le Judéen, originaire de Bethléem et de Nazareth. Son récit est juste et rafraichissant. Il est rare de lire l’histoire des chrétiens racontée par un membre de la prospère communauté juive sépharade d’Algérie. D’ailleurs, Zemmour veut dire en langue berbère « Olivier ».
Il ne passe pas par quatre chemins : « Comme souvent, notre avenir est écrit dans le passé. Soit le christianisme occidental continue d’imiter, mille ans après le christianisme oriental, et il tombera sous le joug islamique, quelle que soit la forme politique que prendra cette tutelle. Soit, au contraire, il s’inspirera des leçons qu’ont tirées ces pays d’Europe centrale de leur passé sous domination ottomane ainsi que de leur existence précaire de « petite nation », et ils se réveilleront enfin de leur mauvaise conscience et de leur sentiment de culpabilité », parce qu’à ses yeux la gauche woke qui se montre ouvertement en faveur de l’islamisation de l’Occident en propageant l’idéologie du multiculturalisme, contribue à faire se sentir constamment coupable de tout la majorité de culture chrétienne.
D’ailleurs, il explique que l’islam n’est pas compatible avec les valeurs occidentales et que les islamistes sont des conquérants qui veulent établir sur la planète des États islamiques en chassant de leurs terres les infidèles. L’islam a des visées politiques et use de tous les moyens afin de parvenir à ses fins. La colonisation des esprits est un moyen. S’en prendre à des églises chrétiennes et des synagogues en les pillant et en y mettant le feu en est un autre.
Zemmour le rappelle : « Dans la tradition islamique, toute terre sur laquelle est édifiée une mosquée est considérée aussitôt comme « terre d’Islam ». Acquise au culte et donc à la civilisation musulmane. Occupée. Colonisée ».
Parlant de colonisé, il est bon de se rappeler la célèbre citation de l’ancien président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, à ses compatriotes qui se plaignaient du colonisateur français : « Pour être colonisé, il faut être colonisable ».
Pour Éric Zemmour, « la seule solution est d’appliquer la laïcité dans toute sa rigueur […], celle qui prévoit un devoir de discrétion dans l’espace public et qui doit donc interdire tout signe religieux, comme le voile, non seulement à l’école, mais aussi à l’université, au travail, dans la rue elle-même ». Et il faut qu’on revienne au judéo-christianisme et, surtout, qu’on cesse de craindre de s’afficher ainsi, car, reprenant André Suarès, « les Français, qu’ils aillent ou non à l’église, ont les Évangiles dans le sang ». La phrase pourrait s’appliquer au Québec et à l’Amérique.
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