TEMPS DES FETES: Les origines du sapin
Par Benoît Voyer
29 novembre 2025
Lorsque la tradition de l'arbre de Noël a pris naissance en Alsace – au Moyen-Âge –, il symbolisait le paradis terrestre et le péché originel. Le choix du sapin voulait, probablement, illustrer l'Eden, car il est le seul arbre vert annuellement.
Le sapin était, jadis, décoré de délicieuses pommes rouges remémorant le moment où les deux premiers supposés habitants du monde ont croqué à belles dents dans le fruit défendu par Dieu. Plus tard, des hosties étaient ajoutées pour illustrer le Christ, nouvel Adam ; Jésus est celui qui vient apporter un nouveau matin pour le monde.
On ajouta, avec le temps, des roses fabriquées en papier aux multiples couleurs et des bougies allumées. Le premier symbole rappelait l'arbre de Jessé et l’autre, Jésus qui est la lumière du monde.
Les véritables fruits du verger ont été changés par des boules en verre soufflé. Cette idée originale d'un verrier de Maisenthol qui aurait vécu au siècle dernier avait pour but de remplacer la véritable pomme qui, selon la légende, était devenue rare à cause d'une année de sécheresse. Les gâteaux et les friandises vinrent remplacer les hosties.
Origines lointaines
Il est difficile de retracer l'histoire de l'arbre de Noël. Au Moyen Âge, les livres étaient rares et coûteux. Ils étaient recopiés à la main, car l'imprimerie n'était pas encore inventée.
Une façon populaire de transmettre l'héritage de la foi était la pièce théâtrale. Celle-ci était connue sous le nom de « pièce miraculeuse » parce qu'elle servait à la formation biblique et à se souvenir des saints. Les représentations ouvertes à tous les fidèles se tenaient dans les églises.
Une des plus populaires auprès du peuple racontait la tentation d'Adam et Ève au paradis. L'unique décor était constitué d'un sapin orné de pommes rouges. Il fut rapidement surnommé du nom d'« arbre du paradis ».
Puisque la petite dramatique était présentée durant la période de l'Avent, la conclusion du sketch annonçait la venue de Jésus. Malheureusement, certains abus amenèrent l'Église à arrêter ces jeux scéniques au XVᵉ siècle.
