POLITIQUE: Pour Éric Zemmour, la France sans le christianisme n’est plus la France
Par Benoit Voyer
24 novembre 2025
Il est minuit moins cinq. Devant les envahisseurs venus de partout, s’il n’y a pas un retour à ses racines judéo-chrétiennes, la France disparaitra. Il en va de même pour plusieurs pays d’Europe et du Québec. « L’Église a fait les rois, qui ont fait la nation, qui a fait la République », écrit Éric Zemmour.
En lisant son livre qui vient de paraître chez Fayard, « La Messe n’est pas dite », le fondateur de Reconquête en 2021, une formation politique de mouvance conservatrice, et candidat à la présidence française, on a l’impression qu’il marche sur les traces de Louis-Philippe Lamartine qui, lors de la Révolution de 1848, écrivait dans « L’Histoire des Girondins » : « Chaque fois qu’une théorie est contraire au salut de la société, c’est que cette théorie est fausse, car la société est la vérité suprême ».
Éric Zemmour explique : « Nous avons depuis trop longtemps cru qu’on défendait la liberté individuelle en oubliant la survie de nos pays et la pérennité de notre identité culturelle. Si celle-ci s’effondre et disparait de nos contrées, c’est justement cette liberté individuelle qui disparaîtra avec elle, car elle en est le produit. »
Puisque « la manière dont est raconté un événement historique est plus déterminante que l’événement lui-même », avant de développer son plaidoyer, il raconte à sa manière l’histoire du christianisme et de sa sœur aînée, le judaïsme, depuis l’époque du livre de Samuel jusqu’aujourd’hui en passant par un certain Jésus, dit le Judéen, originaire de Bethléem et de Nazareth. Son récit est juste et rafraichissant. Il est rare de lire l’histoire des chrétiens racontée par un membre de la prospère communauté juive sépharade d’Algérie. D’ailleurs, Zemmour veut dire en langue berbère « Olivier ».
Il ne passe pas par quatre chemins : « Comme souvent, notre avenir est écrit dans le passé. Soit le christianisme occidental continue d’imiter, mille ans après le christianisme oriental, et il tombera sous le joug islamique, quelle que soit la forme politique que prendra cette tutelle. Soit, au contraire, il s’inspirera des leçons qu’ont tirées ces pays d’Europe centrale de leur passé sous domination ottomane ainsi que de leur existence précaire de « petite nation », et ils se réveilleront enfin de leur mauvaise conscience et de leur sentiment de culpabilité », parce qu’à ses yeux la gauche woke qui se montre ouvertement en faveur de l’islamisation de l’Occident en propageant l’idéologie du multiculturalisme, contribue à faire se sentir constamment coupable de tout la majorité de culture chrétienne.
D’ailleurs, il explique que l’islam n’est pas compatible avec les valeurs occidentales et que les islamistes sont des conquérants qui veulent établir sur la planète des États islamiques en chassant de leurs terres les infidèles. L’islam a des visées politiques et use de tous les moyens afin de parvenir à ses fins. La colonisation des esprits est un moyen. S’en prendre à des églises chrétiennes et des synagogues en les pillant et en y mettant le feu en est un autre.
Zemmour le rappelle : « Dans la tradition islamique, toute terre sur laquelle est édifiée une mosquée est considérée aussitôt comme « terre d’Islam ». Acquise au culte et donc à la civilisation musulmane. Occupée. Colonisée ».
Parlant de colonisé, il est bon de se rappeler la célèbre citation de l’ancien président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, à ses compatriotes qui se plaignaient du colonisateur français : « Pour être colonisé, il faut être colonisable ».
Pour Éric Zemmour, « la seule solution est d’appliquer la laïcité dans toute sa rigueur […], celle qui prévoit un devoir de discrétion dans l’espace public et qui doit donc interdire tout signe religieux, comme le voile, non seulement à l’école, mais aussi à l’université, au travail, dans la rue elle-même ». Et il faut qu’on revienne au judéo-christianisme et, surtout, qu’on cesse de craindre de s’afficher ainsi, car, reprenant André Suarès, « les Français, qu’ils aillent ou non à l’église, ont les Évangiles dans le sang ». La phrase pourrait s’appliquer au Québec et à l’Amérique.
