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LES GRANDS ESPACES

 


VISION CATHOLIQUE: Jean-Paul II accorde le pardon à son agresseur

Jean-Paul II accorde le pardon à son agresseur

Par Benoit Voyer

27 décembre 2025

Le 27 décembre 1983, Jean-Paul II rendait visite à Mehmet Ali Agça dans la prison romaine Rebibbia afin d’échanger confidentiellement avec lui et de lui pardonner. L’entretien a duré 20 minutes, tous deux assis un près de l’autre échangeant à voix basse. Le pape n’a jamais voulu rendre public ce qu’ils avaient échangé. Le 13 mai 1981, ce terroriste turc avait tiré deux coups de pistolet en direction du chef des catholiques, tentant de l’assassiner.

Ému, Mehmet Ali Agça « s’est agenouillé devant le chef de l’Église et il lui a embrassé les deux mains, dont l’une porte encore les traces de la blessure causée par la balle du pistolet »[1], rapportaient les autorités vaticanes.

Le détenu devait peu de temps après être transféré au pénitencier d’Ascoli, dans l'Italie centrale, où il devait purger une peine de prison à vie.

Mehmet Ali Ağca aurait été libéré en 2010.

Le 27 avril 2014, Jean-Paul II a été canonisé par le pape François.
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[1] AFP, « Émouvante rencontre entre Jean-Paul II et Ali Agca », La Presse, 28 décembre 1983, p. A1. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2291050


LE MOT DU JOUR: La chapelle Notre-Dame-de-Lourdes, a Montréal



20231229 Chapelle Notre-Dame de Lourdes, a Montréal

LE PRÉSENT DU PASSÉ: Nous travaillons de moins en moins

Nous travaillons de moins en moins

Par Benoît Voyer, journaliste


MONTRÉAL - Le travail, au sens traditionnel du mot, tend à disparaître. Nous besognons de moins en moins. «Pourquoi continuer à appeler de ce nom cette occupation qui demande de nous une présence régulière, bientôt facultative d'ailleurs, en un lieu collectif où se tiennent des réunions et des échanges de messages et où s'accumulent des papiers qu'il faut remplir sous peine de fautes juridiques ou d'exclusion sociale?» questionne le philosophe Michel Serres, membre de l'Académie française, un des responsables de l'acceptation des nouveaux mots de la langue française

Son interrogation se fonde sur les critères qui, selon lui, donnent du sens au mot travail.

Cinq sens du mot travail
Le travail est d'abord une force en déplacement. Traditionnellement, travailler voulait dire: creuser, hisser et frapper.

Il implique une lutte contre l'entropie, contre l'absence de l'espoir, c'est-à-dire qu'il va à l'encontre de la nature humaine.

Il produit des outils qui ont une fin. Il y a des lunes, l'homme taillait du silex pour chasser. Tailler avait une finalité comme le reste des gestes qu'il accomplissait.

«Le travail demande un emploi du temps défini pour déplacer des forces, lutter contre l'entropie croissante, l'absence de l'effort, et, quelquefois, pour façonner des objets. Il demande donc une certaine souffrance», dit Michel Serres.

Enfin, il suppose d'être à l'œuvre.

Suivant la logique de ces cinq sens, jadis l'humain travaillait. La majorité des métiers qui impliquent ces éléments sont disparus ou sont sur le point de ne plus faire partie du paysage.

Qui aurait cru! Des femmes au volant ...
«Je me souviens, il y a cinquante ans, combien conduire un poids lourd demandait de la force et du courage, car l'inertie de la cargaison l'emportait quelquefois sur les capacités de la machine au freinage et à l'entraînement sur des chemins en relief. Aujourd'hui, les commandes assistées demandent beaucoup moins de puissance. Il faut juste de l'habilité. Qui aurait cru, lorsque j'étais jeune, que des femmes piloteraient des monstres de plus de cinquante tonnes!», raconte l'homme aux longs sourcils blancs.

Aujourd'hui, les grues et les outillages mécaniques font le travail à leur place. Quelle force déplace le journalier contemporain? Il produit toujours «autant d'énergie, mais seulement en salle de conditionnement physique!», blague le sexagénaire

Cyber-bang
La révolution du travail, selon les cinq sens de Serres, a moins de 25 ans. Le «Cyber-bang» (la civilisation de savoir) a des effets considérables sur tous les humains.

Jadis et naguère, l'humain définissait sa fierté et son honneur en travaillant. Si le travail disparaît, en quels lieux l'humain retrouvera-t-il un sens à ce qu'il réalise au fil des jours?

(Revue Sainte Anne, Septembre 2001, page 358)