MON HISTOIRE: Un Noel de misère et d'amour
24 décembre 2025
Réal Marchessault du quotidien La Voix de l’Est a eu vent que Danielle et moi étions pour recevoir un panier de Noel des Chevaliers de Colomb. Au bout du fil, il me demande si j’acceptais qu’un journaliste soit présent lors de leur passage.
L’idée ne m’enchante pas beaucoup. Puisque je ne veux pas lui déplaire et, surtout, parce que je ne veux pas compromettre mes chances de pourvoir travailler un jour au journal, j’accepte.
Le reportage de Françoise Boutin [1] sera bien écrit et les propos juste. En revanche, exposer en public ma misère sera une humiliation que je porterai toute ma vie. Près de quarante ans plus tard, je suis toujours triste de lire ce portrait d’un moment de ma notre vie familiale. Il y a une honte qui habite toujours en moi.
Les derniers mois ont été difficiles. Le mariage de misère, la maladie, les hospitalisations, ma situation professionnelle précaire… Je ne suis vraiment pas à mon meilleur.
Ce qui me fait garder la tête hors de l’eau? Il se résume en trois point : ma foi et Dieu, le grand amour que je porte pour Danielle et Jean-Pascal, notre bébé neuf, qui est ma grande fierté.
La journaliste et les Chevaliers de Colomb se pointent :
« Toc toc toc! "En voilà une surprise," s'exclame Benoit en ouvrant la porte. Danielle, déjà cachée derrière son mari, s'efface rapidement pour laisser passer les quatre pères Noël en civil. Jean-Pascal, heureux dans son innocence, se laisse porter par sa curiosité d'enfant. Son regard est attiré par les deux paniers de provisions déposés sur la table.
Une visite éclair mais combien appréciée. L’émotion se lit sur le visage de Benoit Voyer et de Danielle Gingras. Ils font partie des 150 familles visitées par les Chevaliers de Colomb de Granby, dimanche après-midi. Jean-Pascal, petit bout de chou âge de 16 mois, n'a qu'une préоccupation, se faufiler jusqu'aux paniers de Noël, un terrain de jeu en puissance.
"L'an passé, nous avions présenté une demande écrite. On nous avait répondu par l'affirmative. Cette année, la boite de Noël est un cadeau surprise.
Danielle, plus expressive, se demande pourquoi ils ont été choisis. "Un grand sentiment de joie nous envahit, explique-t-elle. Benoît s'extériorise moins, il cache un peu plus ses émotions. A 21 ans, l'expérience a remplacé l'innocence.
Le choc passé, les langues se délient. "Ça fait plaisir, c'est un cadeau du ciel. Toutes les fois qu'on a dû affronter une baisse financière, une aide nous est tombée du ciel. On a un bon Dieu pour nous," expliquent Danielle et Benoit tout en déballant et en plaçant fébrilement les provisions dans les armoires et le réfrigérateur.
Pendant ce temps, Jean-Pascal, prend ses aises. Il s'installe confortablement dans un des paniers. Les délicieux baisers d'enfant qu'il distribuait à profusion sont devenus de juteux baisers. Pommes, yaourts, petits gâteaux, bonbons, tout l'attire.
"Noël est pour nous une fête spirituelle, une fête pour les enfants, la magie de Noel." Jean Pascal, complice, approuve doucement. Il croque à pleines dents dans une pomme, se fruit qu'il adore, mais qu'il n'a pas l'occasion de savourer souvent.
Pas d'argent pour s'offrir des cadeaux cette année. Malgré tout, Noël sera plus heureux, plus facile. C'est que la boite de Noël comble certains besoins primaires. Elle leur permettra de cuisiner plusieurs petits plats, et de recevoir quelques amis, "puisque l'homme est un être social, qui a besoin de communiquer, commente Benoit.
Modeste, très propre, l'appartement où vit le jeune couple ne reflète pas le Noël commercial véhiculé par les magasins. Seulement quelques lumières entourent la fenêtre du sous-sol et scintillent dans la nuit. Pas de sapin de Noel. Pourtant, ils sont heureux, c'est évident.
Finalement, Noel est mal placée. Les fins de mois sont dures. Les 200$ prévus dans le budget mensuel pour l'achat de la nourriture ne sont pas suffisants. "Toutes les personnes qui reçoivent des paniers de Noel en ont besoin," souligne Danielle.
Jean-Pascal joue, se promène, essaie de communiquer. Il s'approche très près des visiteurs. "Nous remontons la pente," relate Benoit. L'an passé, il est tombé gravement malade. Alité à la suite d'une mononucléose infectieuse, dégénérée en paralysie faciale du côté gauche, il a dû subir deux opérations, dont une de sept heures. Sa convalescence a duré plusieurs mois.
"Un passage, de dire Benoit. Leurs difficultés financières découlent d'une trop grande accumulation d'événements, mariage, naissance d'un enfant, surmenage, maladie.
Toutes les familles visées par les Chevaliers de Colomb vivent sous le seuil de la pauvreté. Leur salaire, c'est l’aide sociale. Les paniers de Noël contribuent temporairement à alléger le poids d'un Noel s'annonçant parfois trop creux. "Le courant de notre société serait peut-être différent si les privilégiés étaient un peu plus confrontés à la pauvreté", conclut Benoit Voyer.
____________________
[1] Françoise Boutin. « Un Noël plus heureux pour Benoît, Danielle et Jean-Pascal - Les Chevaliers de Colomb leur ont réservé deux paniers de provisions », La Voix de l’Est, 24 décembre 1987, p. 3
L’idée ne m’enchante pas beaucoup. Puisque je ne veux pas lui déplaire et, surtout, parce que je ne veux pas compromettre mes chances de pourvoir travailler un jour au journal, j’accepte.
Le reportage de Françoise Boutin [1] sera bien écrit et les propos juste. En revanche, exposer en public ma misère sera une humiliation que je porterai toute ma vie. Près de quarante ans plus tard, je suis toujours triste de lire ce portrait d’un moment de ma notre vie familiale. Il y a une honte qui habite toujours en moi.
Les derniers mois ont été difficiles. Le mariage de misère, la maladie, les hospitalisations, ma situation professionnelle précaire… Je ne suis vraiment pas à mon meilleur.
Ce qui me fait garder la tête hors de l’eau? Il se résume en trois point : ma foi et Dieu, le grand amour que je porte pour Danielle et Jean-Pascal, notre bébé neuf, qui est ma grande fierté.
La journaliste et les Chevaliers de Colomb se pointent :
« Toc toc toc! "En voilà une surprise," s'exclame Benoit en ouvrant la porte. Danielle, déjà cachée derrière son mari, s'efface rapidement pour laisser passer les quatre pères Noël en civil. Jean-Pascal, heureux dans son innocence, se laisse porter par sa curiosité d'enfant. Son regard est attiré par les deux paniers de provisions déposés sur la table.
Une visite éclair mais combien appréciée. L’émotion se lit sur le visage de Benoit Voyer et de Danielle Gingras. Ils font partie des 150 familles visitées par les Chevaliers de Colomb de Granby, dimanche après-midi. Jean-Pascal, petit bout de chou âge de 16 mois, n'a qu'une préоccupation, se faufiler jusqu'aux paniers de Noël, un terrain de jeu en puissance.
"L'an passé, nous avions présenté une demande écrite. On nous avait répondu par l'affirmative. Cette année, la boite de Noël est un cadeau surprise.
Danielle, plus expressive, se demande pourquoi ils ont été choisis. "Un grand sentiment de joie nous envahit, explique-t-elle. Benoît s'extériorise moins, il cache un peu plus ses émotions. A 21 ans, l'expérience a remplacé l'innocence.
Le choc passé, les langues se délient. "Ça fait plaisir, c'est un cadeau du ciel. Toutes les fois qu'on a dû affronter une baisse financière, une aide nous est tombée du ciel. On a un bon Dieu pour nous," expliquent Danielle et Benoit tout en déballant et en plaçant fébrilement les provisions dans les armoires et le réfrigérateur.
Pendant ce temps, Jean-Pascal, prend ses aises. Il s'installe confortablement dans un des paniers. Les délicieux baisers d'enfant qu'il distribuait à profusion sont devenus de juteux baisers. Pommes, yaourts, petits gâteaux, bonbons, tout l'attire.
"Noël est pour nous une fête spirituelle, une fête pour les enfants, la magie de Noel." Jean Pascal, complice, approuve doucement. Il croque à pleines dents dans une pomme, se fruit qu'il adore, mais qu'il n'a pas l'occasion de savourer souvent.
Pas d'argent pour s'offrir des cadeaux cette année. Malgré tout, Noël sera plus heureux, plus facile. C'est que la boite de Noël comble certains besoins primaires. Elle leur permettra de cuisiner plusieurs petits plats, et de recevoir quelques amis, "puisque l'homme est un être social, qui a besoin de communiquer, commente Benoit.
Modeste, très propre, l'appartement où vit le jeune couple ne reflète pas le Noël commercial véhiculé par les magasins. Seulement quelques lumières entourent la fenêtre du sous-sol et scintillent dans la nuit. Pas de sapin de Noel. Pourtant, ils sont heureux, c'est évident.
Finalement, Noel est mal placée. Les fins de mois sont dures. Les 200$ prévus dans le budget mensuel pour l'achat de la nourriture ne sont pas suffisants. "Toutes les personnes qui reçoivent des paniers de Noel en ont besoin," souligne Danielle.
Jean-Pascal joue, se promène, essaie de communiquer. Il s'approche très près des visiteurs. "Nous remontons la pente," relate Benoit. L'an passé, il est tombé gravement malade. Alité à la suite d'une mononucléose infectieuse, dégénérée en paralysie faciale du côté gauche, il a dû subir deux opérations, dont une de sept heures. Sa convalescence a duré plusieurs mois.
"Un passage, de dire Benoit. Leurs difficultés financières découlent d'une trop grande accumulation d'événements, mariage, naissance d'un enfant, surmenage, maladie.
Toutes les familles visées par les Chevaliers de Colomb vivent sous le seuil de la pauvreté. Leur salaire, c'est l’aide sociale. Les paniers de Noël contribuent temporairement à alléger le poids d'un Noel s'annonçant parfois trop creux. "Le courant de notre société serait peut-être différent si les privilégiés étaient un peu plus confrontés à la pauvreté", conclut Benoit Voyer.
![]() |
| Benoit Voyer, Danielle Gingras et Jean-Pascal. |
____________________
[1] Françoise Boutin. « Un Noël plus heureux pour Benoît, Danielle et Jean-Pascal - Les Chevaliers de Colomb leur ont réservé deux paniers de provisions », La Voix de l’Est, 24 décembre 1987, p. 3
Photos: Société d'histoire de la Haute-Yamaska P026-19871219-D05-P014 et P015
VISION CATHOLIQUE: La Croix du Mont Royal
Par Benoit Voyer
23 décembre 2025
La veille de Noël 1642, quelques mois après la fondation de Ville-Marie, l’ancien nom de Montréal, le fleuve Saint-Laurent et la rivière Saint-Pierre débordent.
À l’époque, la rivière Saint-Pierre prenait sa source dans les petits ruisseaux du mont Royal. Une branche se dirigeait dans le fleuve pas très loin de l’aqueduc montréalais, dans l’actuel arrondissement de Verdun. L’autre branche se terminait à la Pointe-à-Calière. Pas très loin de la falaise Saint-Jacques, elle remplissait le lac à la Loutre, qui était situé sur le site de l'actuel échangeur Turcot. L’île était jadis une grande forêt. De nos jours, avec l’urbanisation massive, la petite rivière a été canalisée.[1]
Paul Chomedey de Maisonneuve est inquiet. Il craint que des inondations envahissent le fort de Ville-Marie.
Homme de profonde foi chrétienne, il plante une croix près de la petite prière et s’en remet à la Providence divine pour sauver le fort. Il fait la promesse à son Dieu de planter une croix sur le mont Royal si l’emplacement est sauvé des eaux. Quelques heures plus tard, elles se retirèrent.
Au printemps 1643, il réalise l’objet de sa promesse. Dans les environs de l’actuel Grand Séminaire de Montréal, au nord de la rue Sherbrooke, une croix est érigée. Le site est davantage accessible que la cime du mont Royal. Cette croix est renversée et remplacée en 1650.
À partir de 1874, la Société Saint-Jean-Baptiste sème l’idée d’une nouvelle croix. La réalisation du projet se réalisera en 1924.
Initialement, on voulait recouvrir la croix de granite et aménager des observatoires dans chaque bras. Malheureusement, faute de financement, on opta pour une structure plus simple en métal. D’ailleurs, c’est grâce au travail des enfants montréalais que la croix a vu le jour. Dans les écoles, une vente de timbres faite par les élèves des écoles primaires et secondaires a été organisée. Vendus au prix de 5 cents chacun, la campagne de financement a permis d’amasser 15 000 $. Le terrain a été donné par la ville. [2]
La croix a été érigée par la Dominion Bridge Company. La société Montreal Light, Heat and Power, ancêtre d’Hydro-Québec, alimente en électricité les 240 ampoules de 50 watts qui illuminent la structure. D’ailleurs, chaque fois qu'une ampoule brûlait, un technicien devait escalader la structure pour la remplacer. En 1992, on dote la croix d'un système d'alimentation en fibre optique et d'ampoules DEL dont les couleurs peuvent être modifiées à distance en appuyant sur un bouton.
____________________
[1] Wikipedia. Rivière Saint-Pierre (Montréal) https://fr.wikipedia.org/wiki/Rivi%C3%A8re_Saint-Pierre_(Montr%C3%A9al)
[2] Patrick MacIntyre. Il y a 100 ans, la croix du mont Royal s’illuminait pour la première fois, Ici Radio-Canada, 24 décembre 2024 https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2129065/centieme-anniversaire-croix-mont-royal
LE PRÉSENT DU PASSÉ: Selon le judaïsme le christianisme est une secte juive messianique
Selon le judaïsme
C'est à Montréal qu'il y a le plus grand nombre de rescapés de l'Holocauste. Il ne faut pas oublier ce qui s'est passé. Ils sont 6 millions qui ont été exterminés par le régime nazi durant la guerre mondiale. Un véritable carnage ! Un génocide organisé mondialement ! S'il y avait eu l'État d'Israël à ce moment, le drame n'aurait pas eu lieu. Les juifs auraient pu s'y réfugier. Schindler, Raoul Wallenberg et plusieurs autres non-juifs ont risqué leurs vies pour sauver plusieurs d'entre eux d'une mort certaine
Les premiers Juifs arrivent au Canada vers 1700. Il s'agit de la famille Hart. Monsieur Hart a d'ailleurs été le premier député juif à siéger à l'Assemblée nationale du Québec. Il était membre de la communauté séfarade
Actuellement, il y a 350 000 Juifs au Canada. Le plus gros regroupement est à Toronto, suit Montréal avec ses 100 000 personnes dont le quart sont séfarades et Vancouver.
Communauté séfarade
En 70 après Jésus-Christ, le royaume de Judée a été envahi par les Romains. Ce fut la destruction du second Temple de Jérusalem et l'expulsion des Juifs. Une partie de ceux-ci se sont dispersés dans l'Empire romain, c'est-à-dire qu'ils se sont établis un peu partout en Europe.
La communauté séfarade est cette partie du peuple juif qui s'est réfugiée en Espagne. Dans la langue hébraïque, le mot séfarade veut justement dire Espagne. Elle a traversé les siècles jusqu'en 1492, connu de nombreux régimes politiques et a vécu en harmonie avec l'islam et le catholicisme.
La découverte de l'Amérique par Christophe Colomb et la réunification de l'Espagne sous le règne d'Isabelle la Catholique qui décide d'entreprendre de chasser les Arabes et les Juifs d'Espagne, changent tout. Deux seules possibilités étaient offertes aux Juifs: se convertir au catholicisme ou quitter l'Espagne. Plusieurs ont accepté d'adhérer au catholicisme et d'autres l'ont fait, mais dans la réalité, continuaient à pratiquer le judaïsme dans l'intimité. Ces derniers, lorsqu'ils étaient découverts, étaient jugés par les tribunaux de l'inquisition et brûlés vifs sur le bûcher comme on le faisait alors pour les sorciers et sorcières
Un très grand nombre se sont exilés au Maroc où ils ont retrouvé d'autres communautés juives établies depuis plus de 2000 ans. Ils ont apporté avec eux leurs coutumes espagnoles comme les chants et la liturgie.
C'est donc d'Espagne que proviennent toutes les communautés séfarades du monde. Lors de leur fuite à cause d'Isabelle la Catholique, ils ont pris diverses directions pour éviter d'être mis à mort. Le quart des Juifs de la région de Montréal sont originaires de la branche marocaine. Ils sont francophones.
Les Juifs séfarades du Maroc ont commencé à s'établir au Québec vers la fin des années 1950. Il y a eu deux fortes vagues d'immigration en 1967 et en 1973. « Actuellement, il y a quelques séfarades libanais qui sont francophones comme moi, des Juifs d'Irak qui sont plutôt anglophones et quelques familles d'Algérie et de Tunisie », explique M. Benchetrit.
Lorsqu'ils sont arrivés au Canada, ils ont trouvé ici une communauté ashkénaze (anglophone) bien établie depuis le début du 19e siècle qui les a aidés à s'établir avec leurs structures
« Mais nous avons voulu avoir notre identité propre, c'est-à-dire que nous étions une minorité à l'intérieur d'une autre minorité et nous avons tenu à garder notre francophonie, à garder nos habitudes qui sont différentes des Juifs anglophones : au niveau culturel, culinaire (puisque nous avons vécu en pays arabe) et liturgique (elle est plus près du monde oriental). C'est le patrimoine séfarade que nous voulons garder tout en étant solidaires de la communauté juive montréalaise », ajoute le bedonnant gaillard
Depuis 32 ans, la communauté séfarade du Québec qui a son bureau principal devant la station de métro Côte Sainte-Catherine, à Montréal, s'est donnée des structures administratives et a établi des écoles juives francophones. Ces institutions regroupent 1200 élèves.
La Communauté séfarade est bien organisée à Montréal. En plus de son fort secteur commercial, de ses boucheries kashers, de son club de l'âge d'or, elle a des associations étudiantes bien implantées dans les universités et Cégeps de la métropole québécoise.
613 commandements
Avec ses 613 commandements le judaïsme est bien plus un mode de vie qu'une religion de la loi.
«Je dirais qu'un bon juif devrait accomplir 613 commandements par jour. Du lever au coucher du jour tout est rattaché à Dieu. Voici des exemples : lorsque vous buvez un verre d'eau vous dites une bénédiction, vous remerciez Dieu. Vous mangez un morceau de pain, il y a une prière. Vous mangez un fruit, il y a une prière selon la nature de chaque fruit. Lorsque vous vous levez le matin, vous remerciez Dieu d'être en vie. Vous vous couchez le soir en faisant une prière [...] »
Chez les juifs, il y a des commandements positifs « tu ne feras pas ... » Parmi ces commandements, il y a des lois alimentaires précises.
Les Juifs ne peuvent manger que des aliments qui ont été certifiés par un conseil rabbinique. Il y a des animaux qu'ils ne peuvent pas manger. Le porc en est l’exemple.
L'exemple de la loi précédente est tiré de la Torah - nom que les Juifs donnent aux livres bibliques du Pentateuque (Genèse, Exode, Lévitique, Nombre et Deutéronome).
Religion de la loi ? Les commandements du Pentateuque (les lois de Moïse) sont le mode de vie qu'a adopté le peuple juif. Des lois qui deviennent pleines de sens à cause de leur amour pour Dieu et par respect de sa Création. Le mot amour rappelle le grand commandement de Jésus. Vu de cette manière, le judaïsme et le catholicisme ne sont pas si loin l'un de l'autre
Benoît Voyer
Le christianisme est une secte juive messianique
C'est à Montréal qu'il y a le plus grand nombre de rescapés de l'Holocauste. Il ne faut pas oublier ce qui s'est passé. Ils sont 6 millions qui ont été exterminés par le régime nazi durant la guerre mondiale. Un véritable carnage ! Un génocide organisé mondialement ! S'il y avait eu l'État d'Israël à ce moment, le drame n'aurait pas eu lieu. Les juifs auraient pu s'y réfugier. Schindler, Raoul Wallenberg et plusieurs autres non-juifs ont risqué leurs vies pour sauver plusieurs d'entre eux d'une mort certaine
Les premiers Juifs arrivent au Canada vers 1700. Il s'agit de la famille Hart. Monsieur Hart a d'ailleurs été le premier député juif à siéger à l'Assemblée nationale du Québec. Il était membre de la communauté séfarade
Actuellement, il y a 350 000 Juifs au Canada. Le plus gros regroupement est à Toronto, suit Montréal avec ses 100 000 personnes dont le quart sont séfarades et Vancouver.
Communauté séfarade
En 70 après Jésus-Christ, le royaume de Judée a été envahi par les Romains. Ce fut la destruction du second Temple de Jérusalem et l'expulsion des Juifs. Une partie de ceux-ci se sont dispersés dans l'Empire romain, c'est-à-dire qu'ils se sont établis un peu partout en Europe.
La communauté séfarade est cette partie du peuple juif qui s'est réfugiée en Espagne. Dans la langue hébraïque, le mot séfarade veut justement dire Espagne. Elle a traversé les siècles jusqu'en 1492, connu de nombreux régimes politiques et a vécu en harmonie avec l'islam et le catholicisme.
La découverte de l'Amérique par Christophe Colomb et la réunification de l'Espagne sous le règne d'Isabelle la Catholique qui décide d'entreprendre de chasser les Arabes et les Juifs d'Espagne, changent tout. Deux seules possibilités étaient offertes aux Juifs: se convertir au catholicisme ou quitter l'Espagne. Plusieurs ont accepté d'adhérer au catholicisme et d'autres l'ont fait, mais dans la réalité, continuaient à pratiquer le judaïsme dans l'intimité. Ces derniers, lorsqu'ils étaient découverts, étaient jugés par les tribunaux de l'inquisition et brûlés vifs sur le bûcher comme on le faisait alors pour les sorciers et sorcières
Un très grand nombre se sont exilés au Maroc où ils ont retrouvé d'autres communautés juives établies depuis plus de 2000 ans. Ils ont apporté avec eux leurs coutumes espagnoles comme les chants et la liturgie.
C'est donc d'Espagne que proviennent toutes les communautés séfarades du monde. Lors de leur fuite à cause d'Isabelle la Catholique, ils ont pris diverses directions pour éviter d'être mis à mort. Le quart des Juifs de la région de Montréal sont originaires de la branche marocaine. Ils sont francophones.
Les Juifs séfarades du Maroc ont commencé à s'établir au Québec vers la fin des années 1950. Il y a eu deux fortes vagues d'immigration en 1967 et en 1973. « Actuellement, il y a quelques séfarades libanais qui sont francophones comme moi, des Juifs d'Irak qui sont plutôt anglophones et quelques familles d'Algérie et de Tunisie », explique M. Benchetrit.
Lorsqu'ils sont arrivés au Canada, ils ont trouvé ici une communauté ashkénaze (anglophone) bien établie depuis le début du 19e siècle qui les a aidés à s'établir avec leurs structures
« Mais nous avons voulu avoir notre identité propre, c'est-à-dire que nous étions une minorité à l'intérieur d'une autre minorité et nous avons tenu à garder notre francophonie, à garder nos habitudes qui sont différentes des Juifs anglophones : au niveau culturel, culinaire (puisque nous avons vécu en pays arabe) et liturgique (elle est plus près du monde oriental). C'est le patrimoine séfarade que nous voulons garder tout en étant solidaires de la communauté juive montréalaise », ajoute le bedonnant gaillard
Depuis 32 ans, la communauté séfarade du Québec qui a son bureau principal devant la station de métro Côte Sainte-Catherine, à Montréal, s'est donnée des structures administratives et a établi des écoles juives francophones. Ces institutions regroupent 1200 élèves.
La Communauté séfarade est bien organisée à Montréal. En plus de son fort secteur commercial, de ses boucheries kashers, de son club de l'âge d'or, elle a des associations étudiantes bien implantées dans les universités et Cégeps de la métropole québécoise.
613 commandements
Avec ses 613 commandements le judaïsme est bien plus un mode de vie qu'une religion de la loi.
«Je dirais qu'un bon juif devrait accomplir 613 commandements par jour. Du lever au coucher du jour tout est rattaché à Dieu. Voici des exemples : lorsque vous buvez un verre d'eau vous dites une bénédiction, vous remerciez Dieu. Vous mangez un morceau de pain, il y a une prière. Vous mangez un fruit, il y a une prière selon la nature de chaque fruit. Lorsque vous vous levez le matin, vous remerciez Dieu d'être en vie. Vous vous couchez le soir en faisant une prière [...] »
Chez les juifs, il y a des commandements positifs « tu ne feras pas ... » Parmi ces commandements, il y a des lois alimentaires précises.
Les Juifs ne peuvent manger que des aliments qui ont été certifiés par un conseil rabbinique. Il y a des animaux qu'ils ne peuvent pas manger. Le porc en est l’exemple.
L'exemple de la loi précédente est tiré de la Torah - nom que les Juifs donnent aux livres bibliques du Pentateuque (Genèse, Exode, Lévitique, Nombre et Deutéronome).
Religion de la loi ? Les commandements du Pentateuque (les lois de Moïse) sont le mode de vie qu'a adopté le peuple juif. Des lois qui deviennent pleines de sens à cause de leur amour pour Dieu et par respect de sa Création. Le mot amour rappelle le grand commandement de Jésus. Vu de cette manière, le judaïsme et le catholicisme ne sont pas si loin l'un de l'autre
Benoît Voyer
(Revue Sainte Anne, mars 1999, pages 110 et 142)
S'abonner à :
Commentaires (Atom)


.jpg)



