Je veux être un artisan de vrais changements dans notre société


Par Benoit Voyer

29 janvier 2025

En septembre 2009, en citoyen et observateur de la politique québécoise et canadienne, dans Le Devoir [1], je faisais le constat que dans ce pays on a besoin d’un projet politique qui fera espérer en des jours meilleurs. Cela m’apparaissait, et m’apparait toujours, le seul moyen pour contrer le cynisme actuel envers le système démocratique.

J’écrivais : « Pour intéresser les gens à la politique, il faut surtout créer un rêve collectif. Proposons un grand débat collectif sur le Canada et le Québec que les générations de moins de 45 ans veulent pour l'avenir et nous aurons des surprises. Ils nous parleront probablement de l'élimination des dettes collectives, d'environnement, de la transformation de l'armée en police de nos frontières (surtout celles du Nord), de la diminution du fardeau fiscal et d'une réforme des institutions démocratiques du pays, voire de l'abolition du Sénat et du modèle canadien tel que nous le connaissons actuellement. Aussi, ils nous parleront de la possible accessibilité à la souveraineté de chaque province canadienne regroupée, par la suite, autour d'un Conseil de la fédération avec une présidence par alternance. Les Canadiens rêvent d'un nouveau Canada » et d’un nouveau Québec. C’était ou j’en étais, il y a une quinzaine d’années.

Ma vision des choses a un peu changé au fil des ans, mais pas tant que ça!
Je demeure convaincu que pour qu’il ait de véritables changements dans notre société, il faut un choc des valeurs. C’est un peu ce que me disait le journaliste Paul-André Comeau, en 2001: « Pour traiter notre relativisme, il faut provoquer nos valeurs avec d’autres valeurs »[2]. Mais quelles valeurs?

Il m’apparait que le socialisme, le multiculturalisme, le communisme, le wokisme et les 1001 nouvelles théories philosophiques au gout du jour sont dépassées. Le passé est dorénavant à gauche. L’avenir est à droite. La société doit revenir a des valeurs plus conservatrices. Je ne parle pas ici d’extrémisme, mais d’un retour au réalisme des choses loin des utopies et du dogmatisme, a l’équilibre dans la balance et a l’essentiel. En fait, ce qu’il faut c’est un retour aux valeurs du cœur, voire une sorte de révolution spirituelle.

Pour que les choses changent, il faut être patients et persévérants. Pour reprendre ce que Claude Ryan me disait en 1999: « Je crois […] à la puissance du ruisseau qui, chaque jour, perce le rocher petit à petit. C'est long, je sais. [Mais] cela permet de travailler longtemps sans s'impatienter, sans devenir amer, sans condamner qui que ce soit. »[3]

Je veux être un artisan de vrais changements pour notre société. J’aimerais vous savoir du nombre. Ensemble nous pouvons redonner à notre société et aux enfants de demain un peu d’espoir en des jours meilleurs. Ils n’ont pas à porter le poids des mauvais choix de nos actuels décideurs. Ils méritent mieux.

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[1] Benoit Voyer. « Comment intéresser les gens à la politique? », Le Devoir, 1er septembre 2009 ledevoir.com/opinion/lettres/265342/comment-interesser-les-gens-a-la-politique
[2] Benoit Voyer. « Les Témoins de l’essentiel », Éditions Logiques, 2005, p. 74
[3] Benoit Voyer. « Lettre : Encore vivant... », Le Devoir, 10 février 2004 ledevoir.com/opinion/idees/47210/lettre-encore-vivant