TROIS-RIVIERES: 1000 draveurs pour une rivière, décevant mais…
Elle est un peu décevante l'exposition "Mille draveurs pour une rivière présentée au long de l'été dans le hall de l'Hôtel de ville de Trois-Rivières par le Service des affaires culturelles trifluvien. Elle n'a rien pour épater l'œil. Elle se limite à des placards et quelques humbles objets. Cependant, l'initiative est digne de mention et mérite une petite visite parce qu'elle permet de s'introduire dans l'univers du flottage du bois
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Benoit Voyer
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Entre 1870 et 1920, le nombre annuel de travailleurs qui vivaient de ce métier passaient de 5000 à 8000 personnes. En 1923, il dépassait le cap des 10 000 individus. Toute la région a profité de cette façon de transporter le bois vers les moulins à papier. C'est une économie régionale qui a permis à bien des familles de subvenir à leurs besoins.
Les journées de ces travailleurs étaient longues et pénibles. Elles débutaient très tôt le matin pour se terminer à la tombée du jour, 7 jours sur 7, qu'importe les caprices de "Mère nature". Il faut attendre jusqu'aux années 1960 pour que les conditions d'emploi et le nombre d'heures de besogne deviennent plus acceptables.
La présentation des 16 tableaux permet de faire le tour de plusieurs facettes de cette époque révolue. En 1998, lorsque les travaux de nettoyage de la Saint-Maurice seront terminés, il ne restera plus que quelques vestiges de ce riche passé.
Chaque étape de la visite comprend des photographies qui proviennent de collections ou d'archives d'institutions, de courts textes bien documentés et des bribes de poésie qui caractérisent si bien la région.
Même si l'exposition est un peu rébarbative, ce contact avec l'histoire nourrit l'âme de souvenirs et d'émotions. Il ne faut pas se fier à l'apparence de ce timide retour aux sources.
(L’Hebdo Journal, 11 aout 1996, p.51)
