Tu te roules comme une balle de neige ;
Repliée sur toi, tu fais la boule ;
Jetée a l’eau, tu deviens glace.
Figée sur la rive de l’existence,
j’attends avril et son réveil
ou la douce saison réveillera tes entrailles.
Tes mains emmitouflées se font mitaines ;
Tes doigts bougent craignant froidure ;
Tes paumes tendres attendent d’être touchées.
Comme une engelure, tu as si froid.
Pourtant, ton âme est faite de feu.
Qu’attends-tu donc pour t’y chauffer ?
Jardin de neige ;
Jardin d’hiver ;
Couleur de blanc ;
Couleur de vent.
Sur la banquise, je tends les bras.
Je crie « Je t’aime », tu n’entends pas.
Sans faire un bruit, j’attends là-bas.
Benoit Voyer
Les Saisons littéraires 15 – Revue de création littéraire, semestre automne hiver 1998-1999, Guérin littérature, pp.223-224