L'homme prie Dieu. Dieu prie l'homme...

Il était une fois dans les médias...


Par Benoit Voyer (1997)

La prière et la vie spirituelle ne sont pas « des affaires de feeling ». Sentir la présence de Dieu est une grâce qu’il ne faut point rechercher. Le maître du temps et de l’histoire la donne a qui il veut et quand il veut…

« Il y a des gens qui disent : « Il y a des années que je prie Dieu pour obtenir telle ou telle faveur et il ne m’exauce pas ! » Pourtant, Jésus dit dans l’évangile : « demandez et vous recevrez! » Jésus n’est pas un menteur ! La question à se poser n’est guère : « Pourquoi il ne m’exauce pas? » mais plutôt « Est-ce que, moi, j’exauce Dieu dans ma vie? » dit le frère Denis Lévesque, Franciscain de l’Emmanuel.

Ce doux barbu aux cheveux poivre et sel qui a choisi de vivre de la radicalité de l’évangile, à la suite de François d’Assise, ajoute ainsi que Dieu fait aussi des prières a l’être humain : « Dans la mesure où nous allons exaucer Dieu, de la même manière il va nous prendre au sérieux et va se donner à nous. »

La vie dans le Christ – la prière – est un dialogue et c’est Dieu qui a parlé le premier. La bible contient des centaines de ses prières : Les commandements, « Écoute mon peuple… », « Aimez-vous les uns les autres… », « Partagez… », « Pardonnez pour être pardonnés… », « Libérez les esclaves », etc.

Il n’y a donc pas à être inquiet de ne pas sentir la présence de Dieu ou d’avoir vécu une expérience sensible, et que, tout à coup, c'est la panne sèche.

« C’est normal! Plus la relation à Dieu est stable, moins il y a des hauts et des bas dans la vie intérieure. Le cheminement spirituel est une pente qui se monte tranquillement – sauf pour les débutants ou ça ressemble à des montagnes russes », complète-t-il.

Rencontrer Dieu
Ce que Dieu veut pour le rencontrer est d’ouvrir son cœur, d’accepter de faire un pas et d’accepter de le laisser prendre de la place dans sa vie.
« Notre humanité nous oriente vers Dieu si on la redécouvre, si on la connaît, si on l’accueille. Si on la rejette parce qu’on se réfugie dans toutes sortes de choses, on s’éloigne des chemins qui mènent à Dieu », explique son collègue François Garon.

La rencontre de Dieu est toujours une expérience humanisante, une expérience qui rend plus humain et plus proche de Dieu. « C’est dans notre humanité que nous trouvons les traces de Dieu et que nous trouvons Dieu », ajoute cet homme au cœur tendre qui aspire a moins de moins que la sainteté.

Rendez-vous
Les frères François Garon et Denis Lévesque animeront une fin de semaine spirituelle au monastère des Trinitaires, les 31 octobre, 1er et 2 novembre. Le thème de ces jours de ressourcement sera « Le Christ, le même hier, aujourd’hui et demain (a l’aube du 3e millénaire) »

Leur réflexion tournera, notamment, autour de la rencontre de Dieu, du cheminement spirituel et de l’encyclique Redemptor hominis (le rédempteur de l’homme). Les enseignements seront ponctués de bribes de leur propre expérience, particulièrement auprès des pauvres du Bronx.

La fraternité des Franciscains de l’Emmanuel est une nouvelle congrégation religieuse fondée en 1985 a l’initiative du frère Lévesque. Composée de 2 personnes, la fraternité en a déjà compté jusqu’à 5. Ils vivent de la radicalité de l’Évangile, a la manière de François d’Assise. Ils ne possèdent rien, fuient le confort et la vie facile et veulent être matériellement les plus pauvres parmi les pauvres.

La mission des Franciscains de l’Emmanuel est l’évangélisation des jeunes, des pauvres, des gens en difficulté ou, carrément dans la rue.
Les deux religieux ont séjourné à New York pendant 2 ½ ans pour approfondir leur vie franciscaine et pour travailler avec les Franciscains du Bronx. Ils sont de retour au Canada depuis quelques jours.

Tiré de Trinité - Le bulletin d’informations de la Maison de spiritualité des Trinitaires de Granby. Septembre 1997, p. 1. Copies conservées chez Bibliothèque et archives nationale du Québec, a Montréal, et la Société d'histoire de la Haute-Yamaska (Fonds P049), a Granby.